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mardi 20 octobre 2015

Type de séquences d'action (7)

Le sacrifice : 
Renoncement ou privation volontaire en vue d'une fin morale, religieuse ou utilitaire. Tous les renoncements ne sont pourtant pas des sacrifices. Un sacrifice fait mal. Il s'agit d'un choix s’apparentant à un dilemme : soit entre deux opportunités qui nous plaisent énormément ou deux possibilités qui nous rebutent complètement.

Le sacrifice peut se faire par rapport à soi ou par rapport à l'autre, par exemple est-ce le personnage A ou le personnage B qui subira le malheur. Des fois, il s'agit d'un bonheur pour l'un et d'un malheur pour l'autre (comme dans le cas, qui accompagnera le personnage C au spectacle). D'autre fois, il s'agit de départager entre deux malheurs différents (comme dans le cas, qui mourra et qui vivra avec le complexe du survivant).

L'idée de renoncement peut englober un large éventail de possibilités :

— un privilège,
— la sécurité,
— l'amour,
— l'amitié,
— un honneur,
— la vie, 
— la dignité,
— une activité plaisante, 
— un objet,
— une position, 
— un projet, 
— un animal,
— la foi,
— etc.


Même lorsque le choix concerne plus d'un personnage, le sacrifice n'est pas un choix qui se fait à plusieurs : c'est le personnage qui se sacrifie qui fait de lui-même ce choix. Il décide, même si cela lui arrache le cœur, pour diverses raisons de laisser le meilleur choix à un autre personnage ou du choix qu'il laissera tomber.



mardi 29 septembre 2015

Type de croyances (1)

Les croyances anciennes sont souvent réfutées par les sciences, mais dans un roman rien n'empêche de les décrire comme étant vraisemblables.


La malédiction :
Elle demande un lanceur de malédiction. C'est une condamnation, un appel au malheur. Elle appelle sur la personne maudite la colère d'une entité surnaturelle considérée puissante (dieu, élément, démon, etc.). Elle est généralement — lorsqu'elle est effective — lancée par un personnage détenant des pouvoirs magiques.

 Tenant souvent lieu de vengeance, la malédiction est déclenchée par divers sentiments négatifs comme : 
— la colère,
— la haine,
— la trahison,
— l'infériorité,
— le manque de respect,
— la défaite,
— l'abandon,
— le rejet,
— la jalousie,
— etc.


Elle influe sur le destin du personnage touché et, quelque fois, sur celui de son entourage. Le personnage marquée par la malédiction aura comme objectif premier de la faire cesser. Certaines malédictions contiennent en elles-mêmes la façon de les briser. Pour les autres, le personnage maudit devra trouver le moyen par lui-même. S'il ne peut pas la briser, il aura tendance à adopter des vices ou des mauvaises habitudes pour lui faire oublier les conséquences. Pour ce faire, il pourra, par exemple :
— mettre constamment sa vie en danger en espérant que la mort le libérera,
— utiliser l'alcool ou la drogue,
— éviter d'avoir une descendance si la malédiction la concerne aussi,
— prendre la fuite ou partir en exil,
— essayer les conseils (payants) de tous les charlatans,
— nier son existence,
— éviter de se lier aux autres ou éviter toutes les situations susceptibles de déclencher des conséquences liées à la malédiction,
— etc.
Évidemment, malgré tous les efforts déployés par les personnages, les malédictions ont tendance à vouloir s'exprimer jusqu'au bout (la septième génération, un changement dans la personnalité du personnage maudit, etc.) avant de disparaître.



mardi 15 septembre 2015

Type de séquences d'action (6)

L'échec :
C'est une entrave dans l'action d'un personnage ou un revers. Il peut s'agir de projets, d'espérances, de calculs déjoués par un adversaire, par les lois de la physique, par le hasard des circonstances, voire simplement les capacités du personnage qui ne sont pas à la hauteur.

 Qu'il soit grand ou petit, l'échec met le personnage à l'épreuve, lui fait vivre des émotions de la simple déception au désespoir, lui fait prendre des décisions qu'il n'aurait pas prises autrement. Pour l'intrigue, l'impact peut s'étendre du léger soubresaut au retournement de situation, en passant par le cul-de-sac et le changement d'alliance. En fait, la grandeur d'un échec se mesure non pas de façon objective, mais par son impact sur le personnage qui le vit et sur l'intrigue.


L'échec peut être utilisé pour :
— donner un nouveau souffle à l'intrigue,
— ouvrir des possibilités d'action,
— étoffer un personnage en montrant une autre de ses facettes,
— allonger une intrigue,
— faciliter l'identification du lecteur au personnage,
— ajouter de la vraisemblance à une histoire,
— ajouter de la profondeur à une histoire,
— mettre un personnage à l'épreuve,
— renforcer la gloire de la victoire future (pour ce personnage ou pour celui qui réussira),
— etc.


S'il est imprévisible, l'échec (que le personnage soit aimé ou détesté) est un outil utile pour tirer des émotions du lecteur et, ainsi, augmenter son engagement envers sa lecture.



mardi 8 septembre 2015

Type d'interrelations (4)

La prédation :
 Elle est associée à la chasse. Le prédateur ne veut pas obtenir, il veut prendre. Elle symbolise un état de perpétuelle compétition. Le prédateur veut non seulement vaincre son adversaire, il veut surtout la défaite de ce dernier. Une défaite qui le détruise, qui lui donne l'impression d'avoir été une proie, une simple nourriture (spirituelle, psychologique, intellectuelle, physique, etc.) pour le prédateur ou une façon d'augmenter son pouvoir (le prédateur veut être le personnage dominant dans son groupe). Le personnage-prédateur prend plaisir à la compétition plus qu'à la victoire, toutefois, il est impitoyable. La seule règle qu'il connaisse, c'est celle du plus fort. Et le plus fort, c'est bien sûr lui.

La relation de prédation s'installe entre un (ou des) personnage(s)-prédateur(s) et un (ou des) personnage(s)-proie(s). Les proies ne sont pas toujours conscientes du rôle qu'elles jouent (ou qui leur a été attribué), mais les prédateurs oui. Ce sont ces derniers qui initient, maintiennent et, généralement, concluent la relation.

 Ce type d'interrelations peut impliquer :
 — de la manipulation,
— des jeux de pouvoir,
— des coups bas,
— des jeux en coulisse,
— des retournements de situation,
— des opportunités à saisir,
— des occasions manquées,
— des attaques ou des blessures (spirituelles, psychologiques, intellectuelles, physiques, etc.),
— des jeux du chat et de la souris,
— une escalade de violence,
— des blessures d'égo,
— etc.


Bien que le personnage-prédateur a une idée bien précise de ce qu'il attend de la fin de la relation, il arrive que le personnage-proie se montre plus malin que lui. Il arrive aussi que chacun des personnages impliqués pense être le prédateur et considère l'autre (ou les autres) comme la proie.


mardi 2 juin 2015

Type de séquences d’action (4)

La négation (ou le déni)
C’est une action ou une attitude qui consiste à nier l’existence de quelque chose, à ne pas en tenir compte. Elle peut être faite de bonne (parce qu’on croit que cela n’existe pas ou qu’on ne veut pas croire que cela existe) ou de mauvaise foi (lorsqu’on sait quelque chose vrai, mais que cela ne nous arrange pas d’en tenir compte). Elle peut être individuelle ou collective, apprise ou spontanée, orchestrée ou improvisée. Elle peut partir de bonnes ou de mauvaises intentions. Dans tous les cas (ou presque), elle débouche sur un conflit ou un affrontement entre les personnages.

Un personnage peut nier :
— une connaissance scientifique ou personnelle,
— un évènement,
— une action qu’il a faite, une chose dite ou promise,
— une action, un évènement ou une parole dont il a été témoin,
— le résultat d’une action, d’une enquête, d’une étude, etc.
— ses émotions ou celles des autres,
— l’importance de quelque chose (par exemple, de dire la vérité, de respecter une promesse, etc.) en invoquant des excuses ou un cas particulier,
— etc.


La négation peut servir :
— lors de la rencontre de deux personnages aux valeurs ou aux croyances opposées,
— lorsqu’un personnage tente de prendre (ou de garder) le pouvoir sur un autre ou de le manipuler,
— lorsqu’un personnage tente de manipuler l’opinion publique,
— lorsqu’un personnage cherche à se protéger (ou à protéger ses proches),
— lorsqu’un personnage ne veut pas voir la réalité en face, lorsqu’un fait est pour lui insupportable,
— lorsque les conséquences d’une action ou d’une parole d’un personnage à des conséquences inattendues,
— lorsqu’un personnage ne comprend pas de quoi il est question et ne veut pas l’admettre,
— lorsqu’un personnage a fait une promesse en croyant n’avoir jamais à la remplir,
— à ralentir la progression de l’intrigue ou même à la faire reculer,
— à dévoiler la personnalité des personnages,
— à instaurer un débat sur un sujet controversé,
— à mettre à l’épreuve un personnage pour lui permettre de montrer de quoi il est capable,
— etc.


mardi 26 mai 2015

Type d’interrelations (3)

La dette
Ce peut être une somme due comme dans son acception la plus courante, toutefois son sens s’élargit aussi à un devoir, une obligation, un engagement moral. Aussi, il est possible de considérer comme une dette tous les « J’t’en dois une », « Tu m’en dois une », « Ce n’est que partie remise » ainsi que leurs variantes.

Une dette peut donc être :
— un emprunt (ou un prêt) d’argent ou d’objet,
— un don dans certaines conditions,
— un service, un geste d’entraide, une preuve d’amitié, de reconnaissance ou de respect,
— un sauvetage (d’une vie, d’un objet à signifiance particulière, d’un projet, etc.),
— une nuisance, un obstacle,
— un affront, un vol (d’objet, d’amitié, d’idée, de projet, etc.),
— un crime,
— une revanche (qu’elle se mange froide ou chaude),
— etc.

Qu'elle soit le résultat d’une demande désespérée, d’une transaction d’affaires, d’un geste spontané ou calculé, d’un réflexe ; qu’elle scelle une transaction entre amis, ennemis, collègues, partenaires d’affaires ; qu'elle se déroule selon des règles officielles, officieuses, légales, familiales, sociales, religieuses, voire sans règles déterminées, que le dû soit positif, négatif, neutre ; que son remboursement soit défini ou indéfini lors de la transaction ; la dette crée, renforce ou complique une relation entre les personnages.

Ainsi,
— elle peut être oubliée par un des personnages (ou celui-ci ne la considère pas comme une dette),
— elle peut être remboursée au débiteur ou à une tierce personne qui n’est pas du tout impliquée dans la dette,
— son remboursement peut ne pas faire l’affaire du débiteur,
— son remboursement peut être impératif pour son débiteur,
— elle peut faire l’objet d’intérêts (en particulier lorsqu’elle découle d’une demande désespérée),
— elle peut créer des conséquences inattendues qui empêchent son remboursement ou qui le rendent plus important,
— ses conditions de remboursement peuvent changer en cours de route,
— elle peut changer de main ou être transmise de génération en génération,
— ses conséquences (positives ou négatives) peuvent s’étendre à l’entourage des personnes impliquées dans la transaction,
— etc.

La dette lie les personnages que ce soit pour le meilleur ou pour le pire.


mardi 28 avril 2015

Type d’interrelations (2)

La désinformation
Celle-ci est une manipulation intentionnelle de l’information, par l’utilisation de techniques de la communication, dans le but de tromper, de convaincre, d’induire en erreur ou de camoufler un fait ou une vérité. Elle ne doit pas être confondue avec la mésinformation qui est la transmission, par distraction ou ignorance, d’une information fausse. La désinformation est une manifestation concrète de l’intention de donner une information fausse, tronquée, incomplète ou douteuse. Elle peut se faire directement dans les relations individuelles ou par l’entremise d’un média de masse.

Voici différentes techniques pouvant être utilisées pour transmettre de la désinformation :

— transformer le complexe en simplisme,
— faire preuve de mauvaise foi,
— analyser la situation d’un seul point de vue,
— ne pas tenir compte de tous les éléments en cause,
— élargir le débat au point de le rendre incompréhensible ou surinformé,
— jouer sur les mots, utiliser des glissements sémantiques, des connotations trompeuses, etc.
— utiliser un vocabulaire technique et complexe, une syntaxe alambiquée ou des exemples jouant sur l’émotion,
— présenter des exemples extrêmes par extrapolation,
— établir des statistiques avec un échantillonnage faible ou non représentatif, des données incomplètes ou avec une méthodologie douteuse,
— utiliser des sophismes, de la propagande ou de l’endoctrinement,
— affaiblir le jugement des personnes à informer par la peur, des privations, de l’aliénation, une éducation déficiente, etc.
— diviser pour mieux régner dans son entourage,
— miner la crédibilité de ses adversaires,
— observer un contrôle total de l’information,
— etc.


Qu’il soit à petite ou à grande échelle, le mensonge induit par la désinformation est un déclencheur qui peut faire bifurquer l’intrigue, l’envoyer dans une impasse ou créer une guerre pour la vérité ou le mensonge.

lundi 20 avril 2015

Type de séquences d’action (3)

L’énigme

Que ce soit en posant une question sibylline, en mettant à l’épreuve l’esprit de déduction ou la logique, en cachant le fin mot de l’histoire, en faisant face à la ruse de l’ennemi, en utilisant le paradoxe, l’ambiguïté ou l’obscur, l’énigme est un outil incomparable de l’auteur pour mettre à l’épreuve ses personnages. Elle peut être le but ultime de l’intrigue comme dans les romans policiers ou simplement une étape que doivent franchir les personnages pour avancer vers leur objectif final.

Que peut-on utiliser pour construire une énigme ?

— un sens moins utilisé d’un mot polysémique,
— une construction syntaxique à double sens,
— un quiproquo ou un malentendu,
— une ruse,
— un adversaire mystérieux,
— un adversaire qui n’est pas présenté comme tel, par exemple un traître, un agent double, un hypocrite, etc.
— une énigme mathématique,
— des sujets ou des objets de connaissances peu connus des lecteurs en général, par exemple, des points précis d’un domaine scientifique ou des faits historiques peu médiatisés,
— de la manipulation,
— de la rétention d’information,
— un lieu exotique ou vierge (voir les types de lieux),
— une connaissance, un objet ou un évènement qui a été oublié ou non transmis à la génération suivante,
— un secret,
— un crime ou une situation inhabituelle,
— des coïncidences plutôt improbables,
— un comportement étrange,
— etc.

Bien sûr, une bonne énigme doit présenter un niveau de difficulté assez élevé pour que le lecteur ne soit pas en mesure d’y trouver la solution bien avant le personnage.

mardi 31 mars 2015

Type de séquences d’action (2)

La vengeance

Celle-ci est une réaction à ce qu’on considère comme une agression (physique, psychologique ou morale). Plus encore, c’est une réaction négative, on ne veut pas simplement que la faute soit réparée, on veut que l’agresseur devienne à son tour une victime.

Dépendamment de l’évènement qui la cause, elle peut être plus ou moins violente. Si, dans certains cas, elle peut faire étalage d’une violence extrême — voire d’un mépris total de l’autre —, elle peut aussi, dans un autre contexte, prendre une forme humoristique, par exemple si un personnage veut se venger d’un tour qu’on lui a joué.

La vengeance est une intrigue intéressante parce que ses possibilités sont multiples et imprévisibles. Ainsi, elle peut amener le personnage qui se venge

— à modifier sa personnalité, à agir à l’encontre de ses valeurs,
— à dépasser les limites qu’il s’était fixées,
— à multiplier les raisons de vouloir se venger, par exemple, s’il manque son coup,
— à modifier sa conception de la justice, par exemple si sa vengeance lui a apporté un plus grand soulagement que la justice officielle ou si l’agresseur a échappé à la justice officielle,
— à perdre des amis qui ne partagent pas ses vues sur la vengeance,
— à se faire de nouveaux amis qui s’avéreront être mauvais pour lui à long terme,
— à se créer des ennuis personnels, professionnels ou juridiques,
— à se faire accepter ou à prouver son ingéniosité dans le cas d’une vengeance humoristique ou d’une vengeance qui oblige l’agresseur à se dévoiler au grand jour (ce qui permet à la justice officielle de le condamner),
— à participer à une escalade de vengeance si l’agresseur du début veut à son tour se venger,
— etc.



Caroline 

mardi 3 mars 2015

Type de séquences d’action (1)

La rencontre

Elle se fait de personne à personne (face à face). Considérant les nouvelles technologies, on pourrait y ajouter les conversations par caméras interposées, mais l’accessibilité au langage non verbal est un élément essentiel pour que l’échange communicationnel soit considéré comme une rencontre.

La rencontre peut être planifiée ou se faire par hasard. Elle peut se faire entre des inconnus, entre des connaissances de plus ou moins longue date ou entre des individus qui ont déjà entendu parler l’un de l’autre (voire qui se sont déjà parlé ou écrit), mais qui se voient pour la première fois.

La rencontre permet de :

— mettre les personnages en rapport avec un point de vue qui est nouveau pour eux (par exemple, deux opposants dans une lutte idéologique),
— relancer l’action, créer l’élément déclencheur de l’intrigue principale ou d’une intrigue secondaire (par exemple, [presque] toutes les histoires d’amour commencent par une rencontre, les romans policiers commencent souvent par une rencontre entre l’agresseur et la victime ou l’enquêteur et la victime, tous les héros rencontrent des ennemis contre lesquels ils doivent se battre pour déjouer les plans de ces derniers, etc.)
— faire découvrir une information (sur l’autre, sur ses ennemis, sur un projet en cours, sur le fonctionnement d’un réseau de relations ou d’une institution, etc.) aux personnages (par exemple, une habitude que le personnage peut utiliser à son avantage contre son ennemi, une information dite par un ami qui fera comprendre quoi faire pour se faire pardonner, un inconnu croisé dans la rue peut indiquer le chemin à un personnage perdu, etc.),
— montrer la personnalité des personnages, leur donner plus de profondeur, montrer de quoi ils sont capables (par exemple, une rencontre sportive, un débat, un combat, un geste de solidarité, une rencontre mondaine),
— dynamiser la progression de l’intrigue par des dialogues,
— concrétiser le sentiment (haine, amour, jalousie, etc.) d’un personnage en le faisant s’exprimer vis-à-vis de l’autre.
— montrer les conventions sociales et les rites de passage de la société dans laquelle évoluent les personnages,
— créer des alliances, des trahisons, etc.
— dénouer une impasse ou conclure une intrigue,
— etc.


La rencontre est un cadre de mise en relation de personnages, elle peut déboucher sur des affrontements, des regroupements, des ruses, des manipulations, etc. Elle peut aider le personnage comme elle peut lui nuire ou le mener dans un cul-de-sac.

Caroline

mardi 10 février 2015

Type d’intrigues (1)

Théorie du chaos

Dans ce type d’intrigues, c’est l’addition des circonstances qui crée la « catastrophe finale ». La progression de l’histoire est déterminée par les évènements plutôt que par les prévisions ou les buts des personnages. En fait, les intrigues de ce type ne sont pas linéaires, mais elles sont plutôt construites en toile d’araignée. Chaque action, chaque réaction, chaque évènement (dû au hasard ou à l’initiative d’un personnage) rebondissent les uns sur les autres de façon inattendue.


Les personnages :
Aucun personnage n’a la maîtrise de l’intrigue. Personne n’a pour plan particulier le dénouement tel qu’il se présentera (personne ne travaille pour ce qui sera le résultat final). En quelque sorte, les plans de tous sont déjoués, pas par calcul ou de façon volontaire, mais par le hasard de conséquences imprévues.

Il peut y avoir des « bons » et des « méchants », mais il se peut qu’ils ne s’affrontent pas directement. Chacun étant victime à sa façon des rebondissements de l’intrigue, leurs sensibilités, interrelations, histoires personnelles, actions, réactions, etc. ajoutent à la confusion générale.


L’élément déclencheur :
Il est minuscule en rapport au dénouement. D’ailleurs, il ne s’agit pas nécessairement d’un seul élément. Dans ce cas, chaque élément isolé aurait pu être anodin, mais leur addition et leurs interactions créent une situation incontrôlable. Au faîte de l’intrigue, quand tous les éléments déclencheurs se rencontrent, les personnages subissent une perte de contrôle des évènements et ne peuvent plus que réagir. Leurs buts, objectifs et plans sont constamment déjoués par les retombées inattendues de la situation.


Les péripéties :
Bien que pour l’auteur, elles sont le résultat d’un plan précis, pour les personnages, elles sont déroutantes, déconcertantes, elles les empêchent de prendre les décisions les plus avantageuses pour eux. Chaque personnage n’a accès qu’à une partie minime de l’intrigue globale. Il ne peut plus comprendre l’implication de ses gestes. Certains personnages peuvent minimiser l’importance de la situation globale dans leurs décisions (soit par qu’ils n’en ont pas conscience, soit parce qu’ils surestiment leur capacité à tout contrôler).


Le dénouement :
Il est imprévisible et démesuré en regard de(s) élément(s) déclencheur(s). Il prend les personnages par surprise. Dans le cas d’un dénouement positif, les personnages peuvent être encore en train de chercher une solution quelques secondes avant, sans s’attendre, du tout, à ce dénouement. Dans le cas d’un dénouement négatif, complètement obsédés par leur propre perte de contrôle sur les évènements, les personnages peuvent être totalement inattentifs aux signes avant-coureurs.


L’intrigue « théorie du chaos » repose sur l’idée qu’un système complexe crée lui-même son imprévisibilité.


Caroline

mardi 28 octobre 2014

Ligne directrice

Suivre l’intrigue principale ou la ligne directrice d’un roman en cours d’écriture demande beaucoup de concentration. Pour cela, il faut éviter les distractions, par exemple :

— trop développer les intrigues secondaires ou même tertiaires,
— élaborer les descriptions de personnages avec une multitude d’informations sans liens avec les intrigues principales et secondaires,
— multiplier les digressions et les parenthèses,
— écrire sans savoir quelle place (importance, but, objectif) un segment aura dans le récit,
— etc.

Il existe différentes façons pour ne pas se casser la tête avec la ligne directrice :

1- Ne pas en avoir au départ et la découvrir après la relecture du premier jet, puis faire la réécriture en conséquence.

2- Écrire tout le texte dans un temps relativement court afin de garder en tête toutes les informations utiles.

3- Utiliser l’écriture pour développer et conserver la ligne directrice :
— avec des descriptions de personnages, de lieux,
— avec des listes d’actions, de péripéties ou d’obstacles possibles,
— avec des schémas et des plans,
— avec des titres de travail pour les chapitres — chaque titre renferme l’idée ou l’action à développer dans le chapitre, il pourra être changé par la suite,
— etc.


Chaque façon comporte ses avantages et ses inconvénients. Afin de maximiser la qualité de notre écriture et favoriser notre motivation, il faut réfléchir à chacune d’elles. Puis, déterminer celle qui nous convient le mieux. Mais, évidemment, il existe plus de trois façons de s’organiser. En trouvant la nôtre, il nous sera plus facile de conserver notre motivation, de rester efficaces et concentrés sur notre texte et d’organiser notre récit.

Caroline

lundi 20 octobre 2014

La logique interne

Pour être vraisemblable, une histoire doit s’élaborer autour d’une logique interne forte.

Mais qu’est-ce qu’est exactement la logique?

«La logique est l’analyse et l’évaluation des arguments. Un argument est une tentative d’avancer un point de vue en apportant des raisons pour les défendre. Les raisons sont les prémisses. Le point de vue que l’on défend est la conclusion. Un argument est la base d’une inférence qui mène des prémisses à la conclusion.* »

Dans une histoire ou un récit, les arguments sont les actions, les lignes de pensée des personnages, les évènements auxquels font face les personnages. L’intrigue principale et les sous-intrigues sont les démonstrations, les inférences qui mènent des prémisses à la conclusion.

Mais, la logique seule peut être insuffisante, pour qu’elle soit forte, il faut s’assurer de la qualité de nos arguments à l’aide des trois critères suivants.

1-La pertinence : Les prémisses doivent être liées directement ou indirectement à la conclusion. Pour déduire une information sur les pommes, des arguments sur les oranges sont inutiles à moins que la démonstration crée un lien entre les pommes et les oranges. Si ce lien permet de «transférer» les arguments des oranges aux pommes, la pertinence peut être rétablie. Si ce n’est pas le cas, il n’y a pas de pertinence.

2-L’acceptabilité : Celle-ci dépend de leur véracité, de leur probabilité ou de l’intérêt du lecteur à les accepter comme vrais ou probables. Ainsi, il est probable, pour un lecteur, que Merlin débarre une porte avec une formule magique, mais improbable, pour un lecteur, que Tintin fasse de même (sauf évidemment si Tintin dispose d’une astuce réaliste). Un argument faux, improbable ou incohérent peut décréditer tout un raisonnement.

3-La suffisance : La suffisance implique la quantité, la précision, la provenance, mais aussi le contexte. Un écolier de 10 ans aura besoin de moins d’arguments— et ceux-ci pourront être moins précis — qu’un physicien pour être convaincu d’une théorie scientifique qui sort de l’ordinaire.


Sans une édification sur des bases solides, sur des arguments pertinents, acceptables et en nombre suffisant, une histoire ne convaincra pas le lecteur de la réalité de ses conclusions (intermédiaires ou finales).

Caroline

Voir aussi:
La logique étroite
La logique linéaire
La logique large
Réalisme/Vraisemblance

*PICARD, Michael, Ceci n'est pas un livre, leçons de philosophie et jeux d'esprit, éd, Marabout, 2008, p.114.

lundi 8 septembre 2014

Intrigue ou personnage?

Il m’arrive parfois de terminer la lecture d’un roman et de constater qu’il ne s’y est rien passé, que l’histoire n’a que très peu évolué entre la première et la dernière page. Je réalise alors que ce qui a gardé mon intérêt jusqu’à la fin, malgré la pauvreté de l’intrigue, est la profondeur du personnage, ses questionnements, ses crises d’angoisse, ses petites joies, ses illusions, ses défaites, ses idées, son humour, etc. Bref, un personnage attachant et émouvant, un personnage à la psychologie bien développée, avec son lot de problèmes et de manies typiquement humains (un personnage vivant, quoi!) peut attiser ma curiosité au point de me faire oublier la stagnation de l’histoire. Ce fût le cas à la lecture de certains romans de Martin Page (Peut-être une histoire d’amour, éditions de l’Olivier, par exemple) ou de Charlotte before Christ (éditions du Boréal) du québécois Alexandre Soublière.

À l’inverse, il m’arrive de lire des romans où les péripéties sont si nombreuses que je ne saurais remettre l’histoire en ordre du premier coup, ou encore, des histoires bien ficelées, avec des suspens bien dosés et de belles surprises, mais qui, malheureusement, n’ont pas su me rendre leurs personnages attachants. Ces romans (je n’en nommerai pas) sont pour moi comme certains films de divertissement américains : je passe un bon moment pendant que je les regarde (les lis), mais aussitôt qu’arrive le mot FIN, je passe à autre chose. Contrairement au premier type de roman dont j’ai fait mention, je ne me surprends pas (ou très rarement) à repenser à l’histoire, aux situations vécues par les personnages ou aux personnages eux-mêmes quelques jours plus tard alors que j’attends l’autobus…

Personnellement, j’ai assurément un penchant pour les personnages tourmentés, qui se heurtent aux dures réalités de la vie (ce qui n’empêche en rien l’humour, ni une fin heureuse). Chacun a ses préférences côté lecture, c’est ce qui permet à une variété de styles de cohabiter (et de survivre!). Il en va de même pour l’écriture. Mon petit doigt me susurre même qu’il est fort probable que vous aimiez écrire ce que vous aimez lire…

Idéalement, un bon roman saura doser les deux aspects abordés ici : des personnages bien campés auxquels le lecteur s’attachera (et même s’identifiera) et une intrigue développée avec doigté, comportant un nombre adéquat de rebondissements. Mais si un choix était à faire entre les deux, que répondriez-vous? Préférez-vous mettre vos énergies sur l’intrigue au détriment des personnages, ou l’inverse?

Au plaisir de vous lire!


Karine

lundi 1 septembre 2014

Action banale, réaction révélatrice

Les personnages sont les moteurs de l’intrigue, c’est pourquoi ce que nous considérons comme des actions peut, en fait, se révéler être des réactions.

Par exemple, voici une action :

Martin, un environnementaliste convaincu, lit un article écrit par un industriel qui croit que la cause environnementaliste est une chimère inventée de toutes pièces.

C’est simple, c’est dans l’air du temps, certains diraient que ça s’approche dangereusement d’un cliché. Pourtant, cette action est de peu d’importance, c’est la suite qui exposera la psychologie de Martin, qui fera progresser l’intrigue et réussira (ou non) à s’extraire du cliché et à captiver le lecteur.


Voici quelques possibilités de réactions :

A- Excédé, Martin arrête sa lecture après deux phrases au risque de manquer une information capitale pour la suite (sa motivation : personne ne peut croire ça, juste de lire l’article lui donne envie d’étriper son auteur, il manque de temps et finira de le lire plus tard, etc.).
B- Martin lit l’article en entier, le résume par une simplification excessive et part en guerre contre tous ceux qui mentionnent l’article devant lui (sa motivation : défendre ses idées à tout prix, réduire la crédibilité de son adversaire, impressionner quelqu’un, la croyance que toute personne intelligente est nécessairement de son avis, etc.).
C- Il lit seulement le titre et entreprend immédiatement d’organiser une manifestation contre l’entreprise de l’industriel (sa motivation : prévoir une catastrophe imminente, impressionner quelqu’un, exprimer un besoin d’agir, etc.).
D- Martin lit l’article en mettant ses convictions de côté pour mieux comprendre la pensée de son ennemi (sa motivation : bien se préparer à un débat, mieux comprendre les enjeux du débat, mettre à l’épreuve ses idées, mettre en pratique le conseil « mieux vaut rester près de ses ennemis », etc.).
E-


Évidemment, ces réactions entraînent elles-mêmes d’autres possibilités. Par exemple, la réaction D pourrait aider Martin à clouer le bec de l’industriel dans un débat médiatique comme elle pourrait le mener à se laisser charmer par l’industriel (à force de côtoyer ses idées et lui) et à adopter son point de vue. La fermeture d’esprit présente dans les réactions A, B et C rendront la dernière possibilité improbable (mais pas impossible, dépendamment de l’enchaînement des actions et réactions de l’intrigue).


Caroline

lundi 28 juillet 2014

Le conflit



Il se trouve au cœur de chaque histoire. N’est-il pas l’élément déclencheur du schéma narratif et la quête (résolution du conflit), élément central du schéma actantiel? Autant le conflit pousse les personnages à prendre position par rapport à lui, autant il leur permet d’évoluer. Il détermine le choix de ce qui sera raconté comme il influence les actions et les issues possibles. Plus la résolution d’un conflit comprend d’obstacles, de détours et d’oppositions, plus les personnages devront démontrer leur ingéniosité, leur force, leur complicité, leur ruse, etc.

Les conflits peuvent être de différents types :

1- Personnage contre personnage : deux protagonistes ont un objectif opposé et entrent alors en conflit.

2- Personnage contre lui-même : il peut s’agir d’un choix moral ou éthique à faire, d’un conflit entre deux valeurs très importantes pour le personnage, ou encore d’une quête au cours de laquelle le personnage doit s’améliorer, développer certaines capacités, acquérir de nouvelles connaissances pour atteindre son objectif.

3- Personnage contre le monde (la nature, une entreprise, une idée, etc.) : que ce soit un désastre naturel, une guerre religieuse, une injustice commise par une entité étatique, un vice dans le système de justice en place, un mode de fonctionnement en société qui brime certains droits, etc., ce type de conflit oppose autre chose qu’un personnage au principal protagoniste.

Un conflit peut en appeler un autre; par exemple deux personnages peuvent avoir un conflit entre eux tout en devant s’entraider pour résoudre un conflit contre le monde. Ou encore, il se peut qu’un conflit fasse des p’tits; par exemple, une perte d’emploi peut avoir des conséquences sur tous les domaines de la vie, pas seulement le domaine professionnel.

Le conflit se divise généralement en sous-conflits qui se résolveront progressivement. La résolution d’un sous-conflit peut en amener un autre comme elle peut être la solution à plusieurs autres sous-conflits.

Pour terminer, il ne faut pas oublier que les personnages principaux ne sont pas là que pour subir le conflit, mais surtout le résoudre et évoluer grâce à lui.

Caroline

lundi 12 mai 2014

Le rôle du personnage principal

Le personnage principal est le moteur de l’intrigue. Sans lui, point d’histoire. Tout le reste, les lieux, les situations, même les personnages secondaires n’existent que pour mettre en valeur ce qu’il a à dire, que pour transmettre son message.

Il doit donc prendre une part active à l’action, l’influencer en prenant des initiatives. Le personnage principal ne peut pas que subir, observer et se laisser porter par les évènements.

Bien sûr, il y a des moments dans le récit où il sera victime, observateur ou décontenancé et, par conséquent, passif. Mais à un moment ou à un autre, il devra apporter quelque chose à l’histoire, avoir un impact sur elle. Ainsi, les épreuves peuvent arriver sans que le personnage principal y soit pour quelque chose. Toutefois, si elles se résolvent toutes (ou presque toutes) de la même façon, sans initiatives ou interventions du personnage principal, il y a lieu de se demander à quoi il sert.

Un personnage principal, c’est un moteur. Tout comme dans une automobile, c’est lui qui donne la puissance, qui fait avancer les choses.

Caroline

lundi 5 mai 2014

Le personnage qui agit à l'encontre de sa personnalité

En général, les personnages doivent agir en accord avec leur personnalité et leurs valeurs. Cela les rend plus vraisemblables. Mais, il arrive que, pour les besoins de l’intrigue, l’un d’eux agisse de façon étonnante ou déroutante. Cela doit être amené avec subtilité pour ne pas causer le décrochage du lecteur.

Voici 6 raisons qui peuvent pousser un personnage à agir à l’encontre de sa personnalité et de ses valeurs :

1. L’importance de l’objet de la quête :
Évidemment, cette importance n’est pas absolue, mais est déterminée par la personnalité et les valeurs du personnage. Ainsi, un parent, qui ne traverserait pas la rue à un feu rouge, pourrait en venir à enfreindre la loi pour aider son enfant malade. À la condition, toutefois, que les autres options aient été écartées. Cela ne peut pas être son premier réflexe. Pour des raisons similaires, un peureux notoire s’élancera au secours d’une personne chère à son cœur.

2. La jalousie, la vengeance ou un autre sentiment provoqué par une situation extrême :
Ces sentiments peuvent pousser un personnage à vouloir (ou à faire) du mal à ceux pour qui, avant cette situation, il ne voulait que du bien. Il peut aussi créer des alliances déroutantes ou poser des gestes qu’il regrettera par la suite.

3. Une insulte ou un pari :
Un personnage peut décider d’agir différemment de son habitude pour prouver (à lui ou aux autres) qu’il ne possède pas un défaut (par exemple, la couardise) ou au contraire qu’il possède une qualité (par exemple, être cool). Une autre raison qui pourrait lui servir de motivation est la possibilité d’impressionner une ou plusieurs personnes qui pourraient lui permettre de réaliser un projet.

4. La désillusion ou le désespoir :
La désillusion (perte d’une croyance souvent à la base d’une valeur) peut amener un personnage à une plus croire en ses valeurs ou en ses alliés habituels. Cette perte de sens peut être temporaire ou mener à un changement radical de valeurs et, des fois, de personnalité.
Le désespoir (perte de l’espoir dans la quête) peut être fatal s’il n’est pas limité dans le temps. Il peut provoquer un abandon ou au contraire être l’initiateur d’une action risquée dont la réussite est à peu près impossible.

5. La ruse :
Un personnage peut faire semblant d’agir d’une certaine façon pour faire croire à son ennemi qu’il est de son côté.

6. La vie :
Le personnage peut aussi tout simplement être changé par la vie, à condition que cela soit graduel.


Évidemment, ces raisons doivent être perceptibles pour le lecteur. Elles doivent être « expliquées » ou au minimum dévoilées. Selon la construction de l’intrigue, cette information peut apparaître avant, pendant ou après l’action.

Caroline

lundi 24 février 2014

La fin : heureuse ou malheureuse?

En tant qu’auteur (et comme lecteur aussi), avez-vous tendance à privilégier les happy end où :
  • les méchants sont punis et les bons s’en sortent vainqueurs;
  • les héros obtiennent ce pour quoi ils se sont battus tout au long de l’histoire;
  • l’amour triomphe;
  • l’équilibre est rétabli et tout le monde en est soulagé;
  • les héros nagent dans le bonheur;
  • etc.

Ou préférez-vous les finales plus réalistes, parfois tristes, voire tragiques? Plusieurs raisons poussent certains auteurs à opter pour une fin plutôt malheureuse :
  • par souci de réalisme;
  • pour laisser la porte ouverte à une suite;
  • afin de se conformer à un genre;
  • pour stimuler une réflexion (laisser le lecteur tirer ses propres conclusions);
  • parce qu’on y réserve un élément de surprise;
  • etc.

Que la fin choisie soit heureuse ou malheureuse, l’important lorsque vos héros y parviennent est que leur quête soit résolue (ou en voie de l’être) et qu’il y ait un retour à la stabilité. Évidemment, la situation finale ne peut pas être identique au contexte initial de votre histoire, avant qu’il n’y ait brisure de l’équilibre (élément perturbateur), puisque la situation finale n’est pas un retour à la case départ. Tout au cours de votre récit, vos personnages auront évolué et fait des apprentissages; ils sortiront changés des péripéties que vous leur aurez imposées.

Triste ou agréable, la fin de votre histoire a toute son importance : c’est votre mot d’adieu pour le lecteur, c’est votre dernière chance de laisser votre marque, de donner envie de vous lire (et pourquoi pas, de vous relire?). L’impression donnée avec la finale de votre récit est bien souvent ce qui restera imprégné dans la tête du lecteur, longtemps après qu’il aura tourné la page.

Karine


lundi 13 janvier 2014

C’est l’histoire de ma vie…

Depuis toujours, l’auteur s’inspire de ce qu’il a lui-même vécu, que ce soit pour alimenter la description d’une courte scène au cœur de multiples péripéties ou pour en faire le noyau de son récit. La raison en est simple : il semble plus aisé de décrire ce que l’on connaît, ce que l’on a soi-même ressenti, vu, entendu, goûté, humé, touché…  

Il peut être tentant d’écrire une histoire basée sur ce que l’on a personnellement vécu. Les exemples d’auteurs qui l’ont fait, classiques ou contemporains, ne manquent pas. Ce genre de récit peut prendre différentes formes : autobiographie, récit de voyage, recueil de chroniques ou de mots d’humeur, billets de blogue, autofiction, correspondances, journal, etc.

Mais quand notre vécu est au cœur de l’histoire que l’on souhaite raconter, quelques questions devraient avoir trouvé leur(s) réponse(s) avant d’en débuter l’écriture :
  • Quel est mon objectif réel? Pourquoi ai-je envie de raconter ma propre histoire? Suis-je prêt à assumer les retombées sur ma vie, à répondre aux questions que cela suscitera? Suis-je prêt, émotivement et psychologiquement, à me dévoiler ainsi?
  • Que voudrais-je raconter et que voudrais-je cacher ou taire? Quel niveau de pudeur (ou plutôt, d’impudeur) suis-je prêt à me permettre? Y a-t-il des personnes dans mon entourage qui pourraient être choquées ou blessées? Y a-t-il des gens dont j’aurais besoin d’obtenir l’approbation? Y a-t-il des personnes dont je souhaite préserver l’anonymat (moi y compris)?
  • Quel est l’intérêt pour le lecteur de lire mon vécu? En tirera-t-il un apprentissage, un exemple? Mon histoire le fera-t-elle rire, pleurer, le touchera-t-elle? Est-ce pertinent?
  • Quel traitement, quelle forme vais-je privilégier? Quel ton adopter (humoristique, terre à terre, confidence, neutre relatant les faits, accusateur, etc.)? Quel point de vue se prête le mieux à mon récit (écrire au «je » ou à la troisième personne)?
Évidemment, cette liste n’est pas exhaustive; il s’agit plutôt de pistes de réflexion. Et, pour la plupart, ces questions se posent aussi lorsque l’histoire à écrire n’est pas vraie (au sens de vécue par son auteur). Ce sont des interrogations auxquelles un auteur, qu’il soit chevronné ou débutant, fera face avant d’entamer l’écriture d’une histoire.

Karine