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dimanche 14 février 2021

Qu’est-ce qui différencie l’histoire, l’intrigue et le récit?

   

        Il est facile de confondre ces trois concepts qui se ressemblent. D’autant plus que dans le langage courant, il arrive fréquemment qu’ils soient utilisés l’un pour l’autre ou présentés comme des synonymes.

        Cependant, pour mieux décortiquer un texte afin de le travailler, il est utile de bien les distinguer. Cela est indispensable pour concevoir ou pour modifier la structure du texte, pour faire le tri entre segments essentiels et segments superflus et pour vous guider autant dans l’écriture que dans la réécriture.


Histoire : Ce qui est raconté.

        Elle peut être réelle ou fictive. Mais dans un cas comme dans l’autre, elle ne se résume pas qu’au récit. Une action peut faire partie de l’histoire sans faire partie du récit. L’inverse peut aussi être vrai, certains récits ajoutent des actions à des histoires réelles, par exemple dans le cas de biographies romancées.

        Une même histoire peut être racontée de plusieurs façons. Par exemple, son récit pourrait être humoristique ou dramatique, il pourrait faire appel au suspense. Le ton n’est pas le seul élément qui fait l’objet d’un choix dans un récit. Ainsi, le choix du narrateur est important. L’histoire peut comporter des actions inconnues de certains de ses protagonistes, mais le récit ne peut pas comporter d’actions inconnues du narrateur ou des points de vue choisis par l’auteur. Ainsi, si l’auteur décide de ne montrer que les points de vue des personnages A et B, le récit ne pourra pas montrer de façon directe les évènements (de l’histoire) d’où ces personnages sont absents. Ces évènements, pour être dans le récit, devront être relatés aux personnages A et B.


Intrigue : Ensemble des actions qui font progresser le récit de l’évènement perturbateur au dénouement.

        Un récit peut être constitué de plusieurs ensembles d’actions qui parfois suivent des voies parallèles et d’autres fois se rejoignent ou s’entremêlent. On parle alors d’intrigues principales et secondaires. Par exemple, si Maude (le personnage central de l’histoire ou du récit) vit des difficultés au travail et fait une rencontre importante dans sa vie personnelle, il est possible que ces deux intrigues ne provoquent aucun évènement en commun ou qu’elles se recoupent de manière ponctuelle ou encore qu’elles se rejoignent et finissent par ne faire plus qu’un (par exemple, si le personnage de la rencontre personnelle devient un collègue, un compétiteur ou un allié dans la résolution de la difficulté).


Récit : Comment l’histoire est racontée par le narrateur.

        Le récit est le texte lui-même. C’est la manière dont l’histoire est transmise aux lecteurs. Il peut être subdivisé en segment (narration, dialogue, description, explication, etc.).

        Le contenu du récit ne dépend pas seulement de l’histoire qu’il raconte, mais aussi de l’élément central que l’auteur veut faire ressortir en écrivant le récit. Dans l’histoire de Maude, un auteur pourrait choisir de mettre l’accent sur l’intrigue liée à la rencontre personnelle et un autre auteur pourrait décider de plutôt mettre en valeur la difficulté au travail. Les deux récits n’auront alors pas la même intrigue principale, même s’ils racontent la même histoire.

        Aussi, le narrateur pourrait raconter l’histoire dans un ordre non chronologique ou choisir de retarder le moment de divulguer certaines informations aux lecteurs alors que les personnages de l’histoire eux les connaissaient plus tôt.

        Le narrateur choisit aussi comment chaque élément de l’histoire sera raconté (dans le détail, par un dialogue, par un résumé) ou ne sera pas raconté (ellipse). Il pourrait aussi choisir pour des fins de simplification de combiner deux personnages en un seul ou de faire que deux évènements n’en deviennent qu’un. Cela peut se produire dans le cas d’une histoire réelle. Mais aussi dans le cas d’une histoire fictive, lorsque cette dernière est adaptée à un nouveau média (film, par exemple) ou lorsqu’une nouvelle version en est faite.

        Ainsi, il peut être fait différents récits d’une même histoire, il n’y a qu’à penser aux nombreuses versions des textes classiques ou aux remakes du cinéma pour bien voir la distinction entre les deux termes.


Les subdivisions du récit :

        Pour raconter l’histoire, le narrateur dispose de diverses stratégies de communication :

 *La narration : celle-ci sert à maintenir la cohérence du texte. Elle sert à développer l’enchaînement logique des actions faisant partie des différentes intrigues.

*La description : celle-ci sert à informer le lecteur de ce qu’il ne peut pas voir. Elle guide le lecteur dans la manière dont il imagine un personnage, un lieu, une situation, un objet, etc. Elle peut aussi, en attirant le regard d’un personnage (et du lecteur) d’un côté, provoquer un effet de surprise ou retarder stratégiquement une autre action du récit.

*L’explication : celle-ci sert à rendre les actions des personnages plus compréhensibles pour le lecteur en lui expliquant les causes ou les effets de certaines actions.

*Le dialogue : celui-ci sert à partager au lecteur les paroles, les pensées, les sentiments, les opinions et la personnalité des personnages.


lundi 12 janvier 2015

Estimer la longueur finale d’un texte

Déterminer la longueur approximative que le texte aura dans sa forme finale peut être un atout dans la planification du travail d’écriture, mais aussi un moyen efficace d’analyser la progression du premier jet. Cela peut aussi nous aider à choisir le style du projet, complexifier ou simplifier une intrigue si cela s’avère nécessaire pour atteindre un objectif (en nombre de mots).

En tenant compte de notre plan et de quelques autres questions, il est possible d’estimer cette longueur avant de commencer à écrire proprement dit et d’ainsi diminuer le travail de reconstruction de l’intrigue après coup.


Les éléments à prendre en compte :


Identification
de la situation initiale
                                                  Écart entre
Identification                                         les deux
de la situation finale

                             +
 Style
    +
 Nombre de personnages
     +
 Intrigues secondaires
     =
Longueur approximative du texte


Écart entre la situation initiale et la situation finale :
Cet écart se calcule à l’aide d’un plan standard ou d'un schéma narratif. Plus l’écart sera grand, plus il y aura de péripéties pour passer de l’un à l’autre, plus le texte sera long.

Style :
Le style comprend le type d’écriture choisi et l’organisation interne du texte. La description narrative sera-t-elle concise ou élaborée ? Les descriptions de lieux et de personnages très précises ou plutôt générales ? Y a-t-il beaucoup ou peu d’informations à fournir au lecteur ? L’histoire comportera-t-elle des ellipses ou sera-t-elle racontée en détail ? 

Nombre de personnages :
Le nombre de personnages influe sur la longueur d’un texte, cela prendra plus de place (en nombre de mots) pour décrire quatre personnages plutôt que deux, pour faire agir sept personnages plutôt que quatre. Plus de personnage, c’est peut-être aussi plus d’intrigues secondaires.

Intrigues secondaires :
Le nombre d’intrigues secondaires ainsi que leur complexité influence la longueur d’un texte. Il faut aussi déterminer si les intrigues secondaires s’intégreront aux péripéties de l’intrigue principale (dans ce cas, elles nécessiteront moins d’espace) ou feront l’objet de scènes à part (ce qui allonge le texte).


Évidemment, tous ces facteurs ne sont pas toujours faciles à prendre en compte. Toutefois, avec la pratique, ce calcul peut s’avérer être un outil utile améliorer notre capacité à construire des intrigues et à les mettre en mots.  



Caroline

lundi 10 novembre 2014

Le temps de latence

Écrire un texte est très différent d’en faire la découverte par la lecture. Voilà pourquoi votre texte mérite d’être laissé de côté quelque temps avant sa réécriture.

Quelle est la durée idéale pour cet abandon temporaire?
Aucune, ce n’est pas une question de temps, c’est une question de mémoire et de disposition d’esprit.

Lors de la (re)lecture d’un livre, une des principales distinctions entre le lecteur et l’auteur est que l’auteur est conscient d’un univers beaucoup plus grand que le texte seul. Beaucoup d’éléments de description, de psychologie, d’histoire, etc. ont été développés par l’auteur sans être insérés dans la version écrite. Ceux-ci restent dans sa mémoire et faussent l’impression que le texte dégage. Il a aussi une idée très précise de son intrigue, qui est souvent très claire pour lui, ce qui lui empêche de détecter confusions, oublis ou même répétitions.

Le temps de latence est un outil pour se débarrasser de ces informations et augmenter la qualité de la réécriture. Il sert à nous donner le temps de chasser l’univers de notre histoire de nos pensées journalières pour tenter d’avoir une lecture plus de type lecteur qu’auteur lors de la suite du travail.

La durée du temps de latence dépendra donc de la capacité de chacun à passer d’un état à l’autre, des évènements quotidiens — certains évènements ou activités nous permettent de décrocher plus rapidement — ou encore de notre échéancier.

Caroline

mardi 28 octobre 2014

Ligne directrice

Suivre l’intrigue principale ou la ligne directrice d’un roman en cours d’écriture demande beaucoup de concentration. Pour cela, il faut éviter les distractions, par exemple :

— trop développer les intrigues secondaires ou même tertiaires,
— élaborer les descriptions de personnages avec une multitude d’informations sans liens avec les intrigues principales et secondaires,
— multiplier les digressions et les parenthèses,
— écrire sans savoir quelle place (importance, but, objectif) un segment aura dans le récit,
— etc.

Il existe différentes façons pour ne pas se casser la tête avec la ligne directrice :

1- Ne pas en avoir au départ et la découvrir après la relecture du premier jet, puis faire la réécriture en conséquence.

2- Écrire tout le texte dans un temps relativement court afin de garder en tête toutes les informations utiles.

3- Utiliser l’écriture pour développer et conserver la ligne directrice :
— avec des descriptions de personnages, de lieux,
— avec des listes d’actions, de péripéties ou d’obstacles possibles,
— avec des schémas et des plans,
— avec des titres de travail pour les chapitres — chaque titre renferme l’idée ou l’action à développer dans le chapitre, il pourra être changé par la suite,
— etc.


Chaque façon comporte ses avantages et ses inconvénients. Afin de maximiser la qualité de notre écriture et favoriser notre motivation, il faut réfléchir à chacune d’elles. Puis, déterminer celle qui nous convient le mieux. Mais, évidemment, il existe plus de trois façons de s’organiser. En trouvant la nôtre, il nous sera plus facile de conserver notre motivation, de rester efficaces et concentrés sur notre texte et d’organiser notre récit.

Caroline

lundi 6 octobre 2014

Exercice littéraire (4)

Cet exercice nous oblige à réfléchir pendant la construction de notre texte. Il nous oblige à être toujours vigilants. Il provoque chez nous une forme de concentration active que l’habitude et la routine ont tendance à faire diminuer. Il s’agit donc d’un exercice d’échauffement qui, effectué avant une réécriture ou une correction, nous aide à « voir » les détails, à lire sans nous laisser dominer par l’impression de déjà vu, à rester concentrés sur notre tâche.

La censure :

1- Choisir un sujet.
2- Établir un champ lexical : noms, adjectifs, verbes, adverbes, etc. ayant trait au sujet.
3- Raturer, au hasard, entre la moitié des mots.
4- Écrire un texte sur le sujet en n’utilisant aucun des mots biffés.
5- Écrire un deuxième texte en n’employant que les mots barrés.

Pour varier le niveau de difficulté :
– augmenter ou diminuer la proportion de mots raturés,
– utiliser une proportion déterminée de mots non censurés.
– augmenter la longueur ou la complexité du texte.

Caroline

lundi 21 juillet 2014

Dessiner pour faciliter et enrichir les descriptions

Même s’il est préférable d’utiliser des références aux cinq sens dans les descriptions, il ne faut pas se cacher qu’il s’agit souvent de rendre accessible des informations visuelles. Rendre l’objet à décrire (lieu, personnage, action, etc.) plus concret par un dessin, un plan, un schéma ou autre peut nous faciliter la tâche de différentes façons :

            1- en nous obligeant à élaborer l’objet à décrire,
            2- en nous mettant sous les yeux les lacunes de nos descriptions,
            3- en nous rappelant rapidement nos descriptions précédentes,
            4- en nous aidant à occuper pleinement les lieux (notamment pour les actions),
            5- en nous faisant mieux visualiser l’espace disponible,
            6- en nous évitant certaines erreurs de logique (par exemple, à l’aide d’une carte),
            7- en nous donnant un accès à l’atmosphère des lieux ou à l’impression donnée par les personnages.
            8- etc.


Évidemment, les capacités de dessin varient d’un individu à l’autre, mais même des schémas très sommaires accompagnés de mots peuvent faciliter l’élaboration des descriptions.


Caroline

lundi 10 février 2014

Le schéma actanciel


Le schéma actanciel, en comparaison au schéma narratif, permet de distinguer les rôles et les relations entre les actants d’un récit en les classifiant selon six catégories réparties sur trois axes. Voici une représentation visuelle du schéma actanciel :




L’axe du désir/vouloir
Un sujet poursuit la quête d’un objet. Généralement, le sujet est un personnage qui a ou à qui on donne un objectif à atteindre (l’objet). Cet objectif peut prendre la forme d’un objet à acquérir (le médaillon de la déesse Océoria), d’une action à poser (délivrer la demoiselle en détresse), d’une valeur à défendre (la justice), d’une qualité à prouver (sa bravoure, son courage, sa ruse), etc.

L’axe de la communication/transmission
Le destinateur est ce qui pousse le sujet à atteindre son objectif (la déesse Océoria, l’intrépidité, l’amour), alors que le destinataire est ce qui bénéficiera de l’atteinte de cet objectif (la demoiselle délivrée, le sujet lui-même).

L’axe du pouvoir
Tout ce qui aide le sujet dans sa quête de l’objet est un adjuvant. Tout ce qui lui nuit est un opposant.

Commentaires généraux
Notons que les actants d’un récit ne se limitent pas à ses acteurs (personnages ou animaux et objets animés), mais englobent aussi tout objet, concept, valeur, etc., qui puisse avoir un impact (un rôle, une relation) dans le déroulement du récit. Ainsi, un actant pourrait être la rafale de vent, le sabre, le pirate cruel, le courage, le chat du voisin, le bruissement des feuilles mortes, la vendeuse de maïs soufflé, l’espoir…

Ensuite, il est fréquent que le même actant soit classifié sous différentes catégories. Par exemple, le sujet est souvent aussi un des destinataires de sa quête.

Également, chaque catégorie peut contenir plus d’un actant : le destinateur peut être à la fois un personnage et une valeur, les destinataires peuvent être multiples, les adjuvants et les opposants sont généralement aussi nombreux que le nombre de péripéties vécues par le sujet, etc.

Enfin, il va sans dire que plus d’un schéma actanciel peut être tiré du même récit. Il suffit, par exemple, de choisir d’analyser le récit selon le point de vue d’un autre sujet. Pour qui souhaiterait en savoir davantage sur le schéma actanciel, voici un lien intéressant.

Karine

lundi 3 février 2014

Faire le tri

Une recherche bien menée peut nous amener des informations en quantité si importante qu’elles rempliraient facilement plus d’espace que notre texte en entier. Il est alors clair que nous ne pourrons pas toutes les utiliser. Mais, peu importe le volume de renseignements trouvés, il faudra faire le tri. Une information, aussi courte soit-elle, pourra être pertinente pour un domaine donné sans l’être nécessairement pour notre intrigue. Il faut considérer son intérêt, non pas pour sa valeur informative, mais pour celle stylistique et utilitaire. Apporte-t-elle une touche de vérité au texte (description, parole, action, etc.) ? Donne-t-elle une touche de réalisme à l’intrigue (informations nécessaires à la compréhension) ?

Aussi, la façon dont un élément est inséré dans un texte aura un impact sur son degré de précision. Par exemple, si l’information est donnée par un spécialiste ou un professeur, elle pourra être très précise et détaillée, surtout s’ils le font dans le cadre d’un cours ou d’une conférence. Dans le cas d’une conversation, la longueur des explications sera limitée par le niveau d’intérêt des protagonistes. Il est beaucoup plus facile d’interrompre son interlocuteur qu’un conférencier. Ceci dit, les deux sont possibles. Des informations qui passent par la description dépendront du degré de précision de cette dernière. Si nous sommes face à une forêt, est-il pertinent de décrire en profondeur chacune des espèces végétales présentes ? Dans le feu de l’action, toute information gagnera à être la plus concise possible. Qui a le temps d’écouter une explication de plusieurs pages, alors que le danger peut se manifester d’une seconde à l’autre ?

L’important, c’est de ne pas perdre de vue que les informations trouvées dans nos recherches sont des outils. Il faut les utiliser à bon escient plutôt que de se laisser entraîner par elles. Évidemment, la même règle s’applique pour les informations concernant les objets, les créatures et les concepts que nous inventons.


Caroline

lundi 20 janvier 2014

Le plan parallèle

Le sujet, l’angle, l’approche

Ce plan sert à nourrir notre réflexion afin de mieux définir ce qu’on a envie de raconter. Il n’est bien sûr pas essentiel pour écrire, mais il aide à rentabiliser son temps et son écriture.

Le sujet (aussi appelé thème), c’est large, très large même (par exemple, le commerce, la guerre, la science, l’amour, le hockey). Il est possible de regrouper sous un même sujet des récits très divers et très nombreux. Des textes différents tant au niveau de la forme, du style, du genre littéraire, de l’intrigue, des personnages que de tout ce qui fait une histoire peuvent être issus d’un même sujet. Définir son sujet, c’est une bonne piste de départ à notre réflexion sur notre texte en chantier. Mais, pour écrire, il faut plus.

L’angle, c’est l’endroit par où nous regarderions le sujet s’il était en trois dimensions. Puisqu’il est impossible de tout écrire ce qu’il y a à dire sur un sujet dans une même histoire, il faut choisir. Déjà, c’est plus précis. À ce stade, nous avons une meilleure idée de ce que nous voulons écrire. Les personnages se précisent alors étant donné qu’ils ne pourront pas être les mêmes (personnalités, métiers, convictions, etc.) selon l’angle choisi.

L’approche, c’est encore plus défini. Elle se rapporte au point de vue. L’histoire sera celle duquel (ou desquels) des protagonistes ? Le narrateur sera-t-il extérieur ? Aura-t-il accès aux pensées des personnages ? Sera-t-il le personnage principal lui-même ? Etc. À ce stade, c’est l’intrigue et le plan conventionnel qui se trouvent à se préciser.

Exemple de plan parallèle :

Thème : La course à pied.

Angle : Un magazine de mode qui veut en faire son sujet du mois.

Approche : Point de vue de la rédactrice en chef.

Voici un plan très simple. En détaillant les deux derniers points, nous pourrons le rendre encore plus efficace.



Caroline

lundi 18 novembre 2013

Faire des recherches

Les recherches font généralement partie intégrante de tout processus de création, l’écriture y compris. Quelques fois, elles prennent une importance (et un temps) incroyable. Certains écrivains voudront faire toutes leurs recherches avant d’écrire le premier mot de l’histoire. Vous conviendrez par contre qu’on puisse parfois être surpris par la tournure que prend le récit, ce qui vous obligera alors à ajuster le tir. 

Voici une liste de raisons pour lesquelles on voudrait faire des recherches dans un projet d’écriture :

  • Mieux décrire les lieux où se déroule l’action;
  • En apprendre davantage sur la faune et la flore que devraient rencontrer nos personnages en de tels lieux;
  • Maîtriser l’histoire d’un pays, d’une époque, d’une communauté lorsqu’ils entrent en jeu dans notre récit;
  • Décrire à son meilleur une technique qu’utilise un personnage;
  • Connaître les différents aspects d’une passion, d’un hobby que l’on attribue à un personnage;
  • Trouver une solution pour une impasse où se trouvent nos personnages;
  • Connaître les lois, les démarches, les processus d’un cas particulier;
  • S’informer sur les us, coutumes et croyances;
  • Décortiquer un mythe, une légende, une prophétie;
  • Rencontrer l’inspiration;
  • Etc. 

Faire des recherches permet aussi de donner de la matière à votre créativité : l’information trouvée pourrait vous surprendre ou vous lancer sur une nouvelle piste. De toute façon, cette activité n’est jamais du temps perdu. Si ce que vous emmagasinez comme informations ne vous apporte pas l’inspiration ou la solution désirée, vous aurez tout de même travaillé à votre récit.


Karine

lundi 4 novembre 2013

Écrire à deux / Écrire à quatre mains / Collaborer

L’écriture est souvent perçue comme une activité solitaire. L’écrivain a une idée de récit, une histoire qu’il porte en lui et élabore, invente, peaufine dans sa tête. Puis vient le jour où il s’assoit devant son clavier ou sa feuille blanche et rédige. Longtemps après, le point final est enfin posé, l’histoire est complète. Tout s’est fait dans la solitude.

Dans la réalité, vous et moi le savons, un écrivain partage ses idées avec les amis, soumet quelques passages à la lecture critique d’un allié, demande conseil à un autre écrivain, à un professeur peut-être, à son éditeur si leur relation le permet. Quelques fois, l’écrivain fera le teste d’une blague formulée par un de ses personnages dans une conversation avec des collègues de travail, ou s’inspirera d’un fait vécu, d’une anecdote racontée par autrui, d’un événement auquel il a assisté, d’un fait divers lu dans le journal, etc.

Et, il y a ceux qui écrivent à deux.

Il existe plusieurs exemples d’écriture en collaboration. D’ailleurs, Michel Lafon et Benoît Peeters ont écrit un livre (à deux, oui) sur le sujet : Nous est un autre. Enquête sur les duos d’écrivains, paru aux éditions Flammarion en 2006.

Pourquoi écrire à quatre mains?
L’écriture en tandem n’est certainement pas adéquate pour tous les écrivains, mais elle comporte ses avantages. En voici quelques-uns :
  1. Le partage des idées : les tempêtes d’idées, la résolution de problèmes tant au niveau de l’intrigue que de la rédaction, le développement des péripéties, les recherches, seront doublement efficaces. Vous connaissez l’adage : « deux têtes valent mieux qu’une. »
  2. La motivation : vous aurez des échéances à respecter, mais surtout, vous ne voudrez pas décevoir votre partenaire d’aventure. Moyen efficace pour vaincre la tentation de la procrastination, mais aussi pour vous surpasser.
  3. L’apprentissage : vous aurez à accepter le regard de votre partenaire d’écriture tout au long du processus. Par conséquent, il vous faudra écouter ses commentaires, discuter, argumenter, retravailler, élaborer, faire des recherches… Cette expérience d’écriture sera certainement fort enrichissante dans votre parcours d’écrivain.
  4. Le partage du « fardeau » : vous n’êtes pas seul face à l’épreuve, vous avez quelqu’un d’aussi impliqué que vous dans le processus de création avec qui partager vos doutes, vos craintes, vos blocages…

Vous pourrez sans doute en trouver davantage, surtout si vous tentez l’expérience. Je vous propose de les ajouter dans les commentaires ci-dessous.

Ce qu’il faut pour que ce soit une réussite…
Comme je le mentionnais au début de la section précédente, écrire à deux ne convient pas à tout le monde. Voici donc, sur la base de mes expériences personnelles, les quatre critères essentiels à une collaboration réussie :
  1. La complémentarité : comme dans tout travail d’équipe, il faut que chacun y trouve son compte. De préférence, les forces de l’un compenseront pour les faiblesses de l’autre et vice-versa.
  2. L’organisation : il est essentiel de trouver une méthode de travail qui conviendra aux deux, tant au niveau de l’horaire, des échéances, de la manière d’écrire (ensemble ou chacun de son côté) et de corriger, commenter, retravailler le texte. Certains diront même que pour écrire à quatre mains, il est nécessaire d’avoir un plan. Disons que ça peut aider, mais…
  3. La flexibilité : malgré la bonne volonté des deux, il est fort à parier que vous ne pourrez respecter TOUTES vos échéances. La vie étant ce qu’elle est, les imprévus surgissent. Il importe alors d’être flexible et compréhensif. Aussi, sait-on jamais comment évoluera votre récit; une surprise vous attend peut-être au chapitre X, modifiant du coup tout le reste de votre plan.
  4. Mettre son égo de côté : votre collaborateur vous fera des critiques, vous lui en ferez en retour. Autrement dit : si vous êtes du genre soupe au lait, prière de s’abstenir! De plus, vous travaillerez fort pour accorder vos styles d’écriture afin que l’œuvre finale n’ait pas l’air d’un patch work. Au final, votre création ne sera pas tout-à-fait de vous, pas tout-à-fait la sienne non plus; vos styles seront confondus, vous ne saurez peut-être plus qui a écrit quelle partie. De ce fait, vous perdrez une part de votre paternité sur l’œuvre finale.

Pour terminer, rien de mieux que des exemples concrets pour illustrer la complexité, mais aussi la satisfaction qui émanent de l’écriture en tandem. Voici donc un article de la journaliste Jade Bérubé paru dans La Presse : http://www.lapresse.ca/arts/livres/romans-quebecois/200810/12/01-28853-ecrire-a-deux-reve-ou-cauchemar.php. Bonne lecture!

Karine


lundi 21 octobre 2013

Le schéma narratif

Le schéma narratif permet de retracer le déroulement d’un récit, de lister les étapes clés de l’histoire. Il comporte cinq éléments :
  1. Situation initiale ou incipit : on met le(s) héros en contexte. La situation est stable.
  2. Élément déclencheur /évènement perturbateur : l’équilibre est rompu, un élément vient modifier l’état actuel des choses. Le(s) héros sont lancés sur une quête.
  3. Déroulement ou péripéties : l’ensemble des actions posées par le(s) héros pour rétablir l’équilibre ou résoudre la quête.
  4. Élément de résolution ou dénouement : on met fin aux péripéties, le(s) héros cessent leur quête (que ce soit parce qu’ils ont atteint leur but ou parce qu’ils ne pourront jamais l’atteindre).
  5. Situation finale : retour à la stabilité ou à l’équilibre, bien que la situation soit différente de celle du début.

Quelle utilité?
On peut vouloir mettre sur papier le schéma narratif d’un récit avant d’entamer sa rédaction et ainsi s’en servir comme plan de travail. Ce schéma permet en effet de décoder les grandes lignes du récit et évitera à l’écrivain de se perdre dans les méandres des intrigues secondaires qui se grefferont certainement au récit principal. Le schéma narratif permet aussi d’établir sommairement la psychologie des héros et le contexte dans lequel ils évolueront.

Il est aussi possible d’en rédiger un en cours d’écriture, surtout si on a l’impression de se perdre en cours de route. Il mettra alors en lumière certaines scènes qui ne font pas avancer l’action ou d’autres scènes qui mériteraient d’être peaufinées davantage. On peut également rédiger différents schémas narratifs afin de visualiser les différentes possibilités d’un récit et mieux orienter l’écriture de sa finale, ou encore pour détailler les diverses intrigues secondaires.

En un mot, le schéma narratif est un outil pour l’écrivain, et ce dernier l’utilisera selon ses besoins personnels.

Karine

dimanche 6 octobre 2013

Le syndrome de la page blanche (astuce #4)

La panne d’inspiration : la galère des écrivains! Pas de panique, il existe des moyens pour redémarrer le moteur Imagination. Continuons aujourd’hui notre série d’astuces pour vaincre le syndrome de la page blanche.

Retrouver son cœur d’enfant
« Maman, ton lit est un bateau et tout autour, c’est de l’eau! Attention de ne pas tomber!
— Hein? Euh… ok! Tiens, prends mon oreiller, ça sera ton gilet de sauvetage.
— Oh non! Des crocodiles! Ils vont manger mes orteils…
— Vite, demande à ton toutou (un lapin rose tout mignon) de les faire fuir avec son super pouvoir! »

Je suis personnellement continuellement étonnée par l’imagination débordante dont font preuve les enfants, pas vous? À croire qu’il n’y a aucune limite à la créativité durant les années d’enfance…

Si vous avez des enfants dans votre entourage immédiat alors qu’une panne d’inspiration vous assaille, gâtez-vous : soyez complice de leurs jeux. Vous serez surpris de tout ce qui peut sortir de la tête de ces « petites bêtes-là », mais surtout de ce qui sortira de la vôtre! Plusieurs personnes se sentent beaucoup moins complexées avec des enfants qu’avec des adultes. La raison en est simple : la peur d’être jugé pour ce qu’on dit ou fait est bien moins grande face aux enfants. Dans de telles circonstances, votre tendance pour l’autocensure diminue considérablement, ce qui laisse le champ libre à la créativité.

De plus, jouer vous détendra. Le jeu est, par définition, une activité divertissante et relaxante. Si la source de votre panne d’inspiration est le stress, participer à des jeux d’enfants vous sera bénéfique.

Un enfant vous supplie, les yeux pétillants d’espoir, de lui inventer une histoire et votre cœur s’affole? Du calme, voici deux solutions assez efficaces (il y en a d’autres) :
  1. Posez des questions à l’enfant sur l’histoire qu’il veut se faire raconter. « Une histoire de dragon! Une histoire de princesse! S’il-te-plaît, s’il-te-plaît, s’il-te-plaît! » Vous avez déjà un personnage principal. Et, si vous continuez : « Elle habite où, ta princesse? Dans un beau château rose avec des millions de fenêtres! Ah oui? Oh wow! »
  2. Partez d’une histoire que vous connaissez et modifiez-la à votre façon. Pour illustrer cette idée, rien de mieux qu’un vidéo. Bon visionnement!


Karine




lundi 26 août 2013

Le syndrome de la page blanche (astuce #3)

Vous l’avez deviné avec ce titre : je poursuis avec mes petits trucs pour dépanner l’écrivain lorsque l’inspiration a pris la fuite. C’est parti pour l’astuce #3 :

Goûter le brouhaha de la vie
            À l’opposé de certains écrivains qui ont besoin de calme et de solitude pour voir surgir l’inspiration (voir l’astuce#2 à ce sujet), d’autres sont plutôt attirés par l’activité, le bruit et la frénésie. Ils rencontrent les amis, vont au concert, sortent danser, participent aux conversations, fréquentent les bars ou les marchés publics, etc. Pour eux, l’inspiration est à chaque coin de rue, dans chaque rencontre, dans les moindres choses du quotidien. D’ailleurs, ils trimballent très souvent un petit calepin et un crayon où ils notent les idées dès qu’elles surviennent. À défaut, la serviette de table où le napperon taché de sauce du restaurant peut aussi faire l’affaire...

            Ainsi, par exemple, l’anecdote de bureau racontée par une amie se transformera, dans l’esprit aiguisé de l’écrivain, en scène de ménage burlesque; une conversation entendue dans la file d’attente inspirera un dialogue entre deux personnages; l’observation des enfants jouant au parc fera naître une scène de poursuite rocambolesque, etc. Il suffit, bien souvent, de se distraire, de « prendre l’air », pour que notre cerveau retrouve de lui-même le chemin vers l’imagination.

            Lorsque l’on est victime du syndrome de la page blanche, notre cerveau est souvent bloqué sur ce qui doit être fait (et qui ne l’est pas). Le retard peut être par rapport à nos plans d’écriture ou une tâche quotidienne tel le ménage. Apparaît alors le stress ou à tout le moins l’insatisfaction de ne pas atteindre les objectifs que l’on s’est fixés. Plus on se sent stressé ou insatisfait, moins la créativité est au rendez-vous. Il faut savoir ruser pour déjouer ce petit cercle vicieux. Les sorties, les amis, les divertissements permettront de s’éloigner du problème et, si on ne revient pas avec de nouvelles idées, on revient au moins plus détendu et les idées moins noires, donc dans un meilleur état d’esprit pour attaquer la tâche.

            Alors, soyons optimistes : si le syndrome de la page blanche vous assaille, dîtes-vous que justement, vous cherchiez une bonne raison pour profiter sans remords des nombreux festivals présentés cet été!


Karine

lundi 12 août 2013

Bien démarrer un récit

Que vous rédigiez une courte nouvelle ou une série de plusieurs romans, vous connaissez l’importance que les premières phrases de votre récit ont sur l’intérêt du lecteur. Vous souhaitez ainsi que ce début soit accrocheur, mais aussi, qu’il soit à l’image du reste du récit, qu’il donne le ton.

Un bon début permettra au lecteur de se situer : il mettra en place le ou les personnages principaux, le lieu, l’époque et la situation de départ. L’erreur qui est souvent commise est d’entamer le récit par une longue description de ces éléments, ce qui entache le style et peut être ennuyeux pour le lecteur.

La solution passe par une description active, c’est-à-dire en plongeant vos personnages dans l’action dès la première phrase, tout en insérant judicieusement des informations sur le lieu, l’époque, les traits physiques ou de caractère de vos personnages, etc.

Vous serez peut-être aussi tenté de commencer votre récit par un dialogue puisque que ceux-ci ont la réputation d’ajouter du dynamisme. Rappelez-vous par contre que le lecteur a besoin d’être mis en contexte; vous aurez avantage à entamer un dialogue (deux ou trois répliques maximum), puis inclure un court paragraphe de narration qui vous permettra d’insérer quelques éléments de description, avant de retourner à la conversation engagée. Pensez également à étoffer vos incises, qui peuvent être de grandes alliées pour glisser subtilement bon nombre d’informations.

Mais peu importe l’angle choisi, de toute façon, compte tenu de l’importance de votre introduction, vous y reviendrez et la retravaillerez à coup sûr, et peut-être même de nombreuses fois. (Ceci dit sans vouloir vous décourager.)

D’ailleurs, bien souvent, le meilleur moment pour (ré)écrire le début de votre récit est lorsqu’il est terminé! En effet, une fois le point final posé, vous aurez une meilleure vue d’ensemble de votre histoire, une connaissance approfondie de la psychologie de vos personnages, et le style de votre récit se sera précisé. Tous ces éléments vous aideront à rédiger un début captivant et révélateur du potentiel d’intérêt que revêt votre histoire.

Karine