Depuis toujours,
l’auteur s’inspire de ce qu’il a lui-même vécu, que ce soit pour alimenter la description
d’une courte scène au cœur de multiples péripéties ou pour en faire le noyau de
son récit. La raison en est simple : il semble plus aisé de décrire ce que
l’on connaît, ce que l’on a soi-même ressenti, vu, entendu, goûté, humé, touché…
Il peut être tentant
d’écrire une histoire basée sur ce que l’on a personnellement vécu. Les
exemples d’auteurs qui l’ont fait, classiques ou contemporains, ne manquent
pas. Ce genre de récit peut prendre différentes formes : autobiographie,
récit de voyage, recueil de chroniques ou de mots d’humeur, billets de blogue,
autofiction, correspondances, journal, etc.
Mais quand notre vécu
est au cœur de l’histoire que l’on souhaite raconter, quelques questions
devraient avoir trouvé leur(s) réponse(s) avant d’en débuter l’écriture :
- Quel est mon objectif réel? Pourquoi ai-je envie de raconter ma propre histoire? Suis-je prêt à assumer les retombées sur ma vie, à répondre aux questions que cela suscitera? Suis-je prêt, émotivement et psychologiquement, à me dévoiler ainsi?
- Que voudrais-je raconter et que voudrais-je cacher ou taire? Quel niveau de pudeur (ou plutôt, d’impudeur) suis-je prêt à me permettre? Y a-t-il des personnes dans mon entourage qui pourraient être choquées ou blessées? Y a-t-il des gens dont j’aurais besoin d’obtenir l’approbation? Y a-t-il des personnes dont je souhaite préserver l’anonymat (moi y compris)?
- Quel est l’intérêt pour le lecteur de lire mon vécu? En tirera-t-il un apprentissage, un exemple? Mon histoire le fera-t-elle rire, pleurer, le touchera-t-elle? Est-ce pertinent?
- Quel traitement, quelle forme vais-je privilégier? Quel ton adopter (humoristique, terre à terre, confidence, neutre relatant les faits, accusateur, etc.)? Quel point de vue se prête le mieux à mon récit (écrire au «je » ou à la troisième personne)?
Karine
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