lundi 6 janvier 2014

Utiliser l'énumération

Il est possible d’énumérer des noms, des adjectifs, des verbes, des groupes de mots ou même des propositions entières. En utilisant la juxtaposition (virgule, point-virgule) ou la coordination (conjonctions de coordination), l’énumération permet de passer en revue divers aspects d’une réalité, d’une situation ou autre. Elle peut être ouverte pour signifier que le sujet n’a pas été épuisé (points de suspension, absence de coordination, ainsi de suite, et plus, etc.) ou au contraire, fermée dans le cas d’un inventaire.

Quelques règles :
— lister seulement des mots de même nature et de même fonction.
— les prépositions (à, de, en, pour, etc.) se répètent généralement d’un élément à l’autre (il existe quelques exceptions)

Les effets de cette figure de style sont :
— de maximiser la précision dans les descriptions et les portraits,
— d’insister sur certains éléments plutôt que d’autres (ceci par le choix des éléments mentionnés ou par la logique qui sous-tend l’ordre des termes),
— de montrer des contradictions, des contrastes ou des ressemblances.
— de jouer avec l’invraisemblable, l’absurde ou le fantastique.
— de condenser ou de résumer diverses actions ou situations afin de remplir une ellipse dans le temps.

Exemples :
— Pendant dix ans, Pierre chercha des informations sur le chat botté, il fouilla les bibliothèques, ratissa les étagères des librairies, se renseigna auprès des historiens, consulta les archives municipales de tous les villages alentour, mais cela fut vain.
— Le chat mangea une souris qu’il avait trouvée sous le divan, marcha jusqu’au garde-manger en boitant et miaula pour attirer mon attention.
— Les carottes sont cuites, les patates aussi, le poulet sort du four, la sauce brune est aussi épaisse qu’elle se doit, il ne manque que les convives.
— Au-dessus d’eux, le ciel était gris, nuageux, immense et dépourvu de vie.

Quelques figures de style qui s’apparentent à l’énumération :

L’accumulation : entassement de plusieurs mots, groupes de mots ou propositions de même nature et de même fonction, souvent de façon désordonnée. Elle sert généralement à donner un impact plus fort à une idée, à faire naître différentes impressions (désordre, abondance, variété, excès, etc.) ou à donner un rythme à la phrase.

La gradation : disposition de plusieurs mots, groupes de mots ou propositions de même nature et de même fonction dans un ordre d’intensité croissante (gradation ascendante) ou décroissante (gradation descendante). Souvent, cette énumération peut jouer avec l’exagération. Elle peut être rompue, c’est-à-dire se terminer par un terme beaucoup plus fort ou beaucoup plus faible que prévu. Elle sert à présenter une évolution, montrer l’évolution d’une idée ou d’une émotion, créer une attente, créer un effet comique en utilisant l’exagération, susciter l’enthousiasme ou l’indignation.

La multiliaison : utilisation d’une conjonction de coordination entre chaque élément d’une énumération sans que la grammaire ou le sens de la phrase n’y obligent. Elle sert à renforcer l’expression en mettant l’accent sur chacun des termes, produire un effet de balancement ou d’accumulation, donner l’impression fausse que la phrase se termine.

La synonymie : emploi successif d’au moins deux mots ou expressions qui ont valeur de synonymes. Elle sert à exprimer une réalité sous différents points de vue, faire percevoir des nuances, rendre une idée ou un sentiment avec plus de force, exprimer un rythme ou amuser lorsqu’un des termes est surprenant ou inattendu.

Caroline

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