Il m’arrive parfois de terminer la lecture d’un roman et de constater qu’il
ne s’y est rien passé, que l’histoire n’a que très peu évolué entre la première
et la dernière page. Je réalise alors que ce qui a gardé mon intérêt jusqu’à la
fin, malgré la pauvreté de l’intrigue, est la profondeur du personnage, ses
questionnements, ses crises d’angoisse, ses petites joies, ses illusions, ses
défaites, ses idées, son humour, etc. Bref, un personnage attachant et
émouvant, un personnage à la psychologie bien développée, avec son lot de
problèmes et de manies typiquement humains (un personnage vivant, quoi!) peut attiser
ma curiosité au point de me faire oublier la stagnation de l’histoire. Ce fût
le cas à la lecture de certains romans de Martin Page (Peut-être une histoire d’amour, éditions de l’Olivier, par exemple)
ou de Charlotte before Christ (éditions
du Boréal) du québécois Alexandre Soublière.
À l’inverse, il m’arrive de lire des romans où les péripéties sont si
nombreuses que je ne saurais remettre l’histoire en ordre du premier coup, ou
encore, des histoires bien ficelées, avec des suspens bien dosés et de belles
surprises, mais qui, malheureusement, n’ont pas su me rendre leurs personnages
attachants. Ces romans (je n’en nommerai pas) sont pour moi comme certains
films de divertissement américains : je passe un bon moment pendant que je
les regarde (les lis), mais aussitôt qu’arrive le mot FIN, je passe à autre
chose. Contrairement au premier type de roman dont j’ai fait mention, je ne me
surprends pas (ou très rarement) à repenser à l’histoire, aux situations vécues
par les personnages ou aux personnages eux-mêmes quelques jours plus tard alors
que j’attends l’autobus…
Personnellement, j’ai assurément un penchant pour les personnages
tourmentés, qui se heurtent aux dures réalités de la vie (ce qui n’empêche en
rien l’humour, ni une fin heureuse). Chacun a ses préférences côté lecture,
c’est ce qui permet à une variété de styles de cohabiter (et de survivre!). Il
en va de même pour l’écriture. Mon petit doigt me susurre même qu’il est fort
probable que vous aimiez écrire ce que vous aimez lire…
Idéalement, un bon roman saura doser les deux aspects abordés ici :
des personnages bien campés auxquels le lecteur s’attachera (et même
s’identifiera) et une intrigue développée avec doigté, comportant un nombre
adéquat de rebondissements. Mais si un choix était à faire entre les deux, que
répondriez-vous? Préférez-vous mettre vos énergies sur l’intrigue au détriment
des personnages, ou l’inverse?
Au plaisir de vous lire!
Karine
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