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dimanche 14 février 2021

Qu’est-ce qui différencie l’histoire, l’intrigue et le récit?

   

        Il est facile de confondre ces trois concepts qui se ressemblent. D’autant plus que dans le langage courant, il arrive fréquemment qu’ils soient utilisés l’un pour l’autre ou présentés comme des synonymes.

        Cependant, pour mieux décortiquer un texte afin de le travailler, il est utile de bien les distinguer. Cela est indispensable pour concevoir ou pour modifier la structure du texte, pour faire le tri entre segments essentiels et segments superflus et pour vous guider autant dans l’écriture que dans la réécriture.


Histoire : Ce qui est raconté.

        Elle peut être réelle ou fictive. Mais dans un cas comme dans l’autre, elle ne se résume pas qu’au récit. Une action peut faire partie de l’histoire sans faire partie du récit. L’inverse peut aussi être vrai, certains récits ajoutent des actions à des histoires réelles, par exemple dans le cas de biographies romancées.

        Une même histoire peut être racontée de plusieurs façons. Par exemple, son récit pourrait être humoristique ou dramatique, il pourrait faire appel au suspense. Le ton n’est pas le seul élément qui fait l’objet d’un choix dans un récit. Ainsi, le choix du narrateur est important. L’histoire peut comporter des actions inconnues de certains de ses protagonistes, mais le récit ne peut pas comporter d’actions inconnues du narrateur ou des points de vue choisis par l’auteur. Ainsi, si l’auteur décide de ne montrer que les points de vue des personnages A et B, le récit ne pourra pas montrer de façon directe les évènements (de l’histoire) d’où ces personnages sont absents. Ces évènements, pour être dans le récit, devront être relatés aux personnages A et B.


Intrigue : Ensemble des actions qui font progresser le récit de l’évènement perturbateur au dénouement.

        Un récit peut être constitué de plusieurs ensembles d’actions qui parfois suivent des voies parallèles et d’autres fois se rejoignent ou s’entremêlent. On parle alors d’intrigues principales et secondaires. Par exemple, si Maude (le personnage central de l’histoire ou du récit) vit des difficultés au travail et fait une rencontre importante dans sa vie personnelle, il est possible que ces deux intrigues ne provoquent aucun évènement en commun ou qu’elles se recoupent de manière ponctuelle ou encore qu’elles se rejoignent et finissent par ne faire plus qu’un (par exemple, si le personnage de la rencontre personnelle devient un collègue, un compétiteur ou un allié dans la résolution de la difficulté).


Récit : Comment l’histoire est racontée par le narrateur.

        Le récit est le texte lui-même. C’est la manière dont l’histoire est transmise aux lecteurs. Il peut être subdivisé en segment (narration, dialogue, description, explication, etc.).

        Le contenu du récit ne dépend pas seulement de l’histoire qu’il raconte, mais aussi de l’élément central que l’auteur veut faire ressortir en écrivant le récit. Dans l’histoire de Maude, un auteur pourrait choisir de mettre l’accent sur l’intrigue liée à la rencontre personnelle et un autre auteur pourrait décider de plutôt mettre en valeur la difficulté au travail. Les deux récits n’auront alors pas la même intrigue principale, même s’ils racontent la même histoire.

        Aussi, le narrateur pourrait raconter l’histoire dans un ordre non chronologique ou choisir de retarder le moment de divulguer certaines informations aux lecteurs alors que les personnages de l’histoire eux les connaissaient plus tôt.

        Le narrateur choisit aussi comment chaque élément de l’histoire sera raconté (dans le détail, par un dialogue, par un résumé) ou ne sera pas raconté (ellipse). Il pourrait aussi choisir pour des fins de simplification de combiner deux personnages en un seul ou de faire que deux évènements n’en deviennent qu’un. Cela peut se produire dans le cas d’une histoire réelle. Mais aussi dans le cas d’une histoire fictive, lorsque cette dernière est adaptée à un nouveau média (film, par exemple) ou lorsqu’une nouvelle version en est faite.

        Ainsi, il peut être fait différents récits d’une même histoire, il n’y a qu’à penser aux nombreuses versions des textes classiques ou aux remakes du cinéma pour bien voir la distinction entre les deux termes.


Les subdivisions du récit :

        Pour raconter l’histoire, le narrateur dispose de diverses stratégies de communication :

 *La narration : celle-ci sert à maintenir la cohérence du texte. Elle sert à développer l’enchaînement logique des actions faisant partie des différentes intrigues.

*La description : celle-ci sert à informer le lecteur de ce qu’il ne peut pas voir. Elle guide le lecteur dans la manière dont il imagine un personnage, un lieu, une situation, un objet, etc. Elle peut aussi, en attirant le regard d’un personnage (et du lecteur) d’un côté, provoquer un effet de surprise ou retarder stratégiquement une autre action du récit.

*L’explication : celle-ci sert à rendre les actions des personnages plus compréhensibles pour le lecteur en lui expliquant les causes ou les effets de certaines actions.

*Le dialogue : celui-ci sert à partager au lecteur les paroles, les pensées, les sentiments, les opinions et la personnalité des personnages.


lundi 20 mars 2017

Type de séquences d'action (11)

La tentation :
C'est une mise à l'épreuve, une offre d'enfreindre une règle légale, morale, sociétale, familiale : un interdit. Cet interdit peut venir du personnage lui-même ou de la société dans laquelle il évolue.

Le personnage tenté vit un dilemme. On lui fait miroiter le côté plaisant d'une transgression, comme si la balance coût-bénéfice était lestée pour faire croire au net avantage des bénéfices. Un personnage peut céder plus ou moins facilement à la tentation en fonction de ses capacités de contrôle sur lui-même.


Un personnage peut être tenté par :
— un objet,
— une personne,
— plus de pouvoir,
— moins de responsabilités,
— une action,
— de l'argent,
— des vacances,
— l'effacement d'une faute,
— un privilège,
— etc.


La tentation (si elle est acceptée par le personnage) est une opportunité de changer le cours de l'intrigue, de créer des conflits, d' explorer le côté sombre du personnage, de faire évoluer le personnage (s'il veut corriger les conséquences d'avoir céder à la tentation), etc.


lundi 20 février 2017

La logique large

La logique large représente la vue d'ensemble du récit.
Elle place les éléments de façon à laisser une impression générale au lecteur ou en l'amenant vers une conclusion ou un message particulier. 
Elle s'apparente au raisonnement logique ou à une démonstration: prémisses, arguments, conclusion. Elle résume l'intention de l'auteur. 


Schéma :
Les prémisses sont les personnages, le contexte et le point de vue. Les règles de base de la vraisemblance sont inclues dans le contexte. 

On considère comme prémisses les éléments à partir desquels se fait la démonstration. Des personnages différents, un contexte différents, un point de vue différent et toute la démonstration est changée. On peut arriver à la même conclusion, mais pas par le même chemin. On peut aussi tout simplement arriver à une conclusion différente. Par exemple, si le message est que le crime ne paie pas. Du point de vue du policier ou de la victime, le message sera rendu par l'arrestation du criminel. Alors que du point de vue du criminel, la démonstration se fera à l'aide des complications qui apparaîtront dans la vie du criminel (par exemple, ne pas pouvoir dépenser l'argent volé pour ne pas attirer l'attention, ne plus pouvoir communiquer avec son entourage s'il devient un suspect et doit se cacher, etc.)


Les arguments sont la psychologie des personnages, les interactions, les actions, les décisions, les réactions, les dialogues, les évènements et les descriptions.

Les arguments découlent des prémisses. Ils en sont la mise en actions. Ils testent des hypothèses qui seront réfutées (par des retournements de situation, des pièges ou des échecs) ou confirmées par l'avancement de la résolution de la quête.


La conclusion regroupe les conséquences finales et les conclusions des personnages sur ce qu'ils ont appris ou sur ce qui s'est passé.



Les intrigues principale et secondaires quant à elles servent de démonstration pour l'impression générale, le message ou la conclusion que l'auteur veut présenter au lecteur.


Il est possible de rapprocher la logique large du schéma narratif, comme sur le schéma, mais c'est juste pour donner une approximation de la démonstration logique. Le recoupement n'est pas parfait, par exemple, un personnage est toujours une prémisse, même s'il n'apparaît pas dans la situation initiale.

Dans la logique large large, on s'assure que chaque moment-clé de l'histoire est présent, qu'il se trouve au bon emplacement pour créer le meilleur effet et qu'il s'imbrique parfaitement dans le récit.





lundi 6 février 2017

Type d'interrelations (6)

La solidarité :
C'est une relation basée sur un objectif commun. Les personnages acceptent de joindre leurs forces par addition ou par complémentarité. L'objectif peut être celui d'un seul personnage ou celui de l'ensemble des personnages.


Elle peut :
— être le résultat d'un objectif commun,
— venir d'un sentiment d'importance envers un autre personnage,
— être l'expression d'une valeur personnelle,
— être l'expression d'une identité commune,
— être intéressée (avec l'espoir d'en tirer un avantage personnel),
— être désintéressée,
— être l'expression d'un besoin (par exemple, rencontrer des gens, se sentir utile, avoir du pouvoir, etc.),
— être imposée (par un parent, une loi, un prérequis, etc.),
— être temporaire ou permanente,
— être détournée au profit d'un personnage,
— être indispensable à la réussite d'un objectif,
— être plus ou moins facile à établir et à maintenir entre les personnages,
— etc.


Dans une relation de solidarité, l'objectif (large) est commun, mais les motivations des personnages, elles, peuvent être très diversifiées.

Même leurs attentes peuvent varier. Leurs attentes à propos :
— de la définition exacte de l'objectif,
— de l'échéancier de l'objectif.
— des conséquences de l'objectif,
— de la manière d'atteindre leur but,
— de la manière d'organiser leurs efforts,
— de l'attribution des rôles et des responsabilités,
— etc.


La solidarité est autant une relation de collectivité que d'individualité. Plus l'objectif vient chercher les personnages dans leurs sentiments, plus leurs vraies personnalités se révéleront et s’entrechoqueront.



lundi 30 janvier 2017

La logique linéaire

La logique linéaire est celle de l'évolution dans le temps. Elle s'attarde sur un élément particulier et s'assure qu'il reste cohérent d'un bout à l'autre du texte. Par exemple, on pourrait parler de la logique linéaire d'un personnage, d'un lieu ou d'un objet, d'une règle de vraisemblance, d'une interrelation, etc.

Ça ne signifie pas qu'un élément ne peut pas changer ou évoluer, mais s'il le fait cela doit être fait de façon logique et présenté au lecteur pour qu'il accepte le changement (par exemple, une pièce en désordre qui a été rangée) ou qu'il le valide (par exemple en comprenant les raisons pour lesquelles un personnage pardonne à un autre personnage).

La non-contradiction des informations données et la cohérence de l'évolution des éléments est très importante pour construire la vraisemblance d'un récit.


Alors, on fait attention à :
— conserver les caractéristiques des objets, des personnages, des lieux, etc.
— présenter ou mentionner les évolutions et les changements s'il y en a,


Un moyen facile de garder le fil de la logique linéaire :

Faire des fiches descriptives des différents éléments du récit :
— personnages, lieux, objets significatifs,

mais, aussi selon le type d'intrigue :
— indices (roman policier), coutumes (récit de voyage), etc.


Voir aussi



jeudi 6 octobre 2016

L'auteur qui aime trop ses personnages

Certains auteurs disent que leurs personnages sont comme leurs enfants. La comparaison est belle, mais il faut prendre garde qu'elle ne nous fasse pas tomber dans un piège : celui de trop aimer nos personnages, de vouloir les protéger à tout prix et de leur éviter absolument toute déconvenue.

Quelques indices qu'un personnage est trop aimé de son auteur :
— le personnage n'a pas de défauts apparents,
— le personnage n'a jamais de comportements déplacés, si un autre personnage agit mal envers lui, sa réaction est toujours conforme à ce que recommandent les livres d'éducation,
— le personnage a un coup de cœur? à coup sûr il est partagé et l'autre fait les premiers pas pour éviter un moment gênant au personnage,
— l'être aimé est l'idéal du personnage, il a toujours la réaction appropriée et aucun défaut apparent,
— À peine quelques mots suffisent pour que les insultes soient pardonnées ou que les conflits soient réglés,
— lorsque le personnage fait face à une difficulté soit il la résout immédiatement, soit quelqu'un vole à son secours, mais dans tous les cas, elle est résolue rapidement sans qu'il n'ait besoin de plusieurs tentatives ou de faire un apprentissage préalable,
— les leçons de vie sont dites et acceptées du personnage immédiatement sans que son expérience personnelle ne soit mise en cause,
— dans une situation conflictuelle, le personnage est toujours la victime, mais jamais l'agresseur,
— l'intrigue finit par combler tous les désirs et les souhaits (ou même plus) du personnage,
— s'il y a concours ou compétions, le personnage est toujours parmi les meilleurs, sinon c'est souligné comme étant un drame,
— etc.


Un seul de ces éléments n'est pas problématique, mais une accumulation donne au lecteur un effet d'irréalité et même d'invraisemblabilité.


Bien sûr les histoires vendent un rêve, mais à trop vouloir idéaliser on s'éloigne de la réalité émotionnelle du lecteur. Et lorsqu'on s'éloigne du lecteur, on risque de le voir décrocher ou même abandonner sa lecture.



lundi 20 juin 2016

Type psychologique de personnage (12)

L'inconscient
Personnage qui agit sans avoir d'idée claire des conséquences de ses actes. Pas nécessaire parce qu'il n'y pense pas comme un irresponsable, mais parce qu'il est convaincu que rien ne peut mal se passer.

Après tout, pour le personnage inconscient, son projet — au sens large du mot — est si grand ou si important que les « petits » inconvénients, même s'ils sont catastrophiques pour les autres, ne sont pour lui que des détails. Il peut croire que si les autres se plaignent, c'est soit parce qu'ils ne comprennent pas la grandeur de son projet, soit parce qu'ils ont pris une mauvaise décision, soit qu'ils n'ont pas la force, comme lui, d'éviter les désagréments ou de se sortir de leur situation en s'élevant socialement. Quoi qu'il en soit, pour lui, ce n'est jamais de sa faute.

S'il est inconscient de l'impact réel des conséquences, il est très conscient que des « jaloux », des « peureux » ou des « idiots » pourraient essayer de lui mettre des bâtons dans les roues. C'est pourquoi les détails les plus discutables de son projet sont souvent gardés secrets, cachés ou dissimulés derrière des façades et des subterfuges. Il pourrait par exemple avoir une double-comptabilité, un double-cahier de laboratoire, une double-usine à faire visiter, une double-équipe de scientifiques, etc.

Le personnage inconscient peut :
— ne pas se soucier de l'opinion de ses partenaires ou de ses subalternes lorsqu'elle va à l'encontre du but recherché ou lorsque leurs idées risquent de ralentir la progression des résultats,
— ne pas se priver d'agir avec agressivité lorsqu'on tente de s'attaquer à son projet ou à lui-même,
— se croire d'une importance supérieure aux autres,
— limiter les mesures de sécurité qui, selon lui, le retarderaient ou ne sont pas nécessaires,
— cacher que son projet est responsable de certains faits découverts par d'autres personnages,
— jouer la carte du paraître pour que les personnages ne faisant pas partie de son entourage proche le croient au-dessus de tout soupçon,
— croire que son projet est plus important que la vie ou que l'environnement ou que le principe de précaution et que, comme au final son projet est sûr de réussir, il finira par racheter tous les « petits » désagréments qu'il cause présentement,
— considérer toutes les tentatives ou les occasions de limiter les conséquences (inspections, attaques dans les médias, recommandations de ses employés ou de consultants, procès, accident, mort, contamination, etc.) comme des attaques personnelles envers lui et son projet,
— etc.


Le personnage inconscient peut se rendre compte de son erreur (c'est-à-dire que les conséquences de son projet ont un impact réel et important) ou non. Toutefois, si cette prise de conscience à lieu, c'est lorsqu'il est trop tard, lorsque la catastrophe est incontrôlable et que s'il reste une chance de la contrer, c'est avec une solution inventée dans l'urgence, une solution qui n'a bien sûr jamais été testée et qui souvent ne peut être mise en œuvre sans garantie de retour pour le ou les personnages qui la mettront en pratique.


lundi 25 avril 2016

Étoffer un personnage (7)

Évolution du personnage :
Transformation graduelle et continuelle ou prise de conscience soudaine qui provoque un changement dans le caractère ou les conceptions d'un personnage.


L'évolution d'un personnage découle de la friction entre sa personnalité et l'intrigue. La personnalité initiale s'érode lentement pour devenir celle de la conclusion du récit. Aussi, dans un sens, elle fait partie de la description du personnage, surtout s'il s'agit d'un personnage principal.

Comment cette friction s'illustre-t-elle dans le récit?
— par la rencontre entre le personnage et des opinions, faits ou évènements qui vont à l'encontre de ses opinions, de ses valeurs et de ses conceptions de la vie,
— par la mise à l'épreuve du personnage (défis, responsabilités, pertes, ennuis, etc.),
— par l'affrontement,
— par les réactions des autres personnages à son endroit,
— par le temps qui atténue certaines blessures ou qui change les préoccupations dominantes,
— par un changement drastique dans la situation du personnage,
— par les conséquences de ses actions (s'il s'aperçoit que son mode d'action ne l'amène pas au résultat désiré, il peut décidé d'en essayer ((ou d'en adopter)) un autre ou encore des dommages collatéraux peuvent l'amener à réviser ce qui lui semble être un comportement acceptable),
— par les émotions qu'il traverse,
— par ce que le personnage veut changer ou réaliser,
— etc.


En fait toutes les situations et les interactions qui permettent au personnage d'en apprendre plus sur lui-même ou sur la vie sont susceptibles de le faire évoluer.


lundi 18 avril 2016

Réalisme / vraisemblance

Réalisme :
Qui relève de la réalité.

Vraisemblance :
Qui relève de la logique interne du récit et qui, par conséquent, est considéré comme vrai par le lecteur.

Pour la logique interne, la vraisemblance est plus importante que le réalisme. Ceci dit ce n'est pas tous les éléments qui peuvent s'éloigner aussi facilement du réalisme. Ainsi, si le lecteur accepte facilement le non-respect des règles scientifiques (ex. magie) ou politiques, il a plus de difficulté à accepter un changement dans les règles de la psychologie. Par exemple, l'émotion, pour rester logique, doit être le plus près possible de la réalité. Ainsi, un personnage qui exprimerait sa colère par une activité qui demande de la maîtrise de soi (ex. jongler) paraît peu plausible au lecteur pour qui l'expérience de la colère se combine à une perte de contrôle.

Même le récit se déroulant dans un contexte réaliste peut céder le pas à la vraisemblance en montrant des éléments qui ne sont pas nécessairement impossibles, mais quand même improbables: par exemple

— par le raccourci logique :
*Lorsqu'une scène est décrite avec moins d'informations que nécessaire pour remplir une durée d'action logique (par exemple, une mère qui appelle son enfant pour l'obliger à manger et lui sert un gros déjeuner et qui, au bout d'une conversation de quelques répliques le pousse dehors pour ne pas qu'il manque l'autobus).
*Lorsqu'un personnage va quelque part seulement pour y faire une rencontre fortuite. (Par exemple, il passe au bureau, dès qu'il arrive, il rencontre un autre personnage qui lui apprend quelque chose. Le personnage annonce alors qu'il a un rendez-vous à l'extérieur et qu'ils en reparleront plus tard).
*Lorsqu'un personnage cumule plusieurs rôles qui sont normalement tenus par des personnes différentes.
*Lorsque certaines formalités sont ignorées ou allégées (par exemple, les règles d'embarquement dans les avions.).
*Etc.

— par la négation de ce qui pourrait se passer pendant les ellipses :

*Dans certaines intrigues, les personnages se rencontrent certainement pendant les ellipses (membre d'une même famille, collègue, etc.), pourtant il ne s'y passe jamais rien d'important ou, en tout cas, rarement. Il arrive même qu'une conversation commence en un lieu et se poursuive dans un autre lieu comme si les personnages s'étaient déplacés en silence de l'un à l'autre.

— par la coïncidence systématique :

*La fréquence des coïncidences est généralement beaucoup plus élevée dans un récit que dans la réalité. Que ce soit les personnages qui se trouvent exactement au bon endroit au bon moment ou qui se manquent de justesse ou les intrigues secondaires qui amènent sur le tapis exactement les bons sujets pour permettre aux personnages d'avoir le déclic nécessaire à la poursuite de l'intrigue, les coïncidences permettent au récit de tenir dans un court laps de temps et d'évoluer dans un sens précis.

— par la probabilité faible, mais assurée :
*Le héros est pris sur une île déserte, mais pour réussir sa quête, il a besoin de se retrouver ailleurs dans un délai assez bref? Fort probablement, ses chances de réussir à quitter l'île et à se retrouver ailleurs au bon moment sont inversement proportionnelles à ce quelles seraient dans la réalité.

— par la correspondance entre les priorités de chacun :

*Ainsi, lorsqu'un personnage revient sur une conversation précédente ou aborde un sujet de façon impromptue l'autre sait systématiquement de quoi il parle sans qu'il ait besoin de le préciser.

— par le bagage de connaissances collectif :
*Les connaissances de l'ensemble des personnages sont suffisantes pour se sortir de n'importe quelle situation, surtout lorsqu'ils n'ont pas accès à un complément d'information.
*Un personnage a entendu ou vu une information, mais sans y prêter trop d'attention. Ce n'est pas grave, il s'en souvient quand même au moment où il en a besoin.


Voir aussi:
La logique interne
La logique étroite
La logique linéaire
la logique large


lundi 11 avril 2016

Schéma actanciel : quête et objet

Dans le schéma actanciel, la quête correspond à une intrigue. Que celle-ci soit principale, secondaire ou tertiaire dans le récit, elle peut se trouver au centre du schéma actanciel où elle est toujours présentée selon le point de vue du sujet. La quête peut aussi être une étape d'intrigue complexe si on veut faire des schémas actanciels plus précis afin de mieux cerner les relations entre les personnages.

Pour s'aider à compléter le schéma actanciel, il peut être utile de lister les différentes péripéties que les personnages auront à franchir pour réaliser leur quête.

L'objet, quant à lui, est le résultat espéré par le personnage choisi comme sujet. C'est l'objectif du sujet. Celui-ci peut être l'acquisition d'un objet (arme, antidote, etc.), une action à réaliser (atteindre le centre du labyrinthe, donner une lettre en main propre à quelqu'un, etc.), une valeur à rétablir (trouver le coupable, par exemple, rétablir la justice) ou une qualité à acquérir.

Selon le point de vue analysé, l'objet peut être une chose ou son contraire. Il peut être l'obtention (ou non) de quelque chose de concret (le meurtrier, une arme permettant de vaincre l'ennemi, etc.) ou d'abstrait (obtention d'une promotion, victoire morale, prise de décision, etc.).

Tous les personnages qui participent à une même quête n'ont pas nécessairement le même objet. Par exemple, des personnages participant à une course ou une compétition pourraient tous vouloir gagner (même quête et même objet) et alors un seul d'entre eux finirait par atteindre l'objet; ou encore leur objet respectif pourrait être différent : la victoire, finir dans les cinq premiers, battre un record personnel, finir la course, etc. Dans ce cas, les personnages atteindront ou non leur objet de façon indépendante (sauf si plusieurs personnages ont comme objet des buts qui ne peuvent être atteints que par un nombre limité de personnages).


mardi 29 mars 2016

Schéma actanciel : destinataires, adjuvants et opposants

Dans le schéma actanciel, les destinataires sont les personnages à qui bénéficie l'objet de la quête. Déterminer qui sont les destinataires, c'est déterminer quels personnages ont intérêt à ce que la quête réussisse. Ce qui ne signifie pas que les destinataires ont intérêt à ce que la quête soit menée par le sujet : dans certains cas, la personnalité de celui qui complétera la quête sera capitale pour la qualité de vie dans la suite des choses.

Les adjuvants sont ceux qui aident le sujet à atteindre l'objet de la quête. Ils ne sont pas nécessairement des destinataires (par exemple, un mercenaire aidera à vaincre l'ennemi sans profiter de la paix qui s'ensuivra, un personnage rencontré au hasard des péripéties échangera un service contre sa collaboration sans même connaître l'existence de la quête, un ami aidera simplement pour son ami, la tempête qui ralentit la progression de l'ennemi sera terminée depuis longtemps à la fin de la quête, etc.). Un adjuvant peut donc avoir un intérêt personnel à collaborer à la quête différent de celui des destinataires, puisque de son point de vue, il s'agit en fait d'une quête différente.

Les opposants sont ceux qui nuisent au sujet pour atteindre l'objet de sa quête. Mais, ça n'implique pas qu'ils soient tous opposés à l'objet de la quête. Certains pourraient même ne pas le connaître, vouloir obtenir l'objet à la place du sujet, s'opposer au héros simplement par plaisir, par vengeance ou parce qu'ils n'aiment pas le sujet.

Les relations entre les personnages peuvent évoluer au cours du récit. Certains personnages peuvent ainsi changer de catégorie en cours de route. Ils peuvent donc être tour à tour adjuvants et opposants. Aussi, les destinataires, adjuvants et opposants peuvent dépasser les acteurs du récit et être des concepts, des objets, des valeurs, des évènements, des coïncidences, des lois de la physique… qui ont un impact dans le déroulement du récit.

Partager les personnages entre destinataires, adjuvants et opposants est un bon exercice pour :
— situer les personnages les uns par rapport aux autres dans leurs interrelations,
— établir les motivations de chacun,
— trouver des alliances (temporaires ou permanentes),
— développer les intrigues secondaires,
— rendre cohérentes les réactions de chacun des personnages lors des avancées, des stagnations ou des reculs de la quête,
— etc.


lundi 22 février 2016

Type de séquences d'action (10)

Le délire :
Il se produit lorsqu'un personnage a une conviction en opposition avec la réalité. Souvent, celle-ci provoque une grande agitation qui met en cause diverses émotions ou passions et qui fait agir le personnage de façon déraisonnable.

Le délire peut être causé par :
— un choc émotif (le personnage s'attendait à une réalité différente et n'arrive pas à accepter celle qui se présente à lui),
— une lente modification de la perception de la réalité (par exemple, un personnage qui voudrait en imiter un autre et qui finirait par croire qu'il est devenu l'autre personnage),
— une accumulation de déceptions,
— une situation désespérée,
— une maladie mentale (par exemple, l’Alzheimer) ou physique (par exemple, une fièvre),
— une prise de drogue, de médicament ou d'une autre substance hallucinogène,
— un refus de renoncer à une idée,
— un changement brusque et radical de la situation d'un personnage ou de ses habitudes,
— une trahison,
— l'arrivée d'un nouveau personnage,
— etc.


Les impacts du délire sur l'intrigue sont généralement négatifs (ralentissement de la résolution de l'intrigue, perte de temps ou obstacles pour les autres personnages, confusion, division d'alliés, etc.), toutefois, dans certains contextes, l'impact peut être positif (diversion au moment opportun, extrapolation du délire qui permet de ruser, etc.).

Le délire provoque chez les autres personnages diverses émotions : peur, confusion, sentiment de supériorité, empathie, chagrin, colère, etc.


lundi 15 février 2016

Étoffer un personnage (4)

L'identité d'une personne comporte un nombre pratiquement infini d'informations. En suivant la logique selon laquelle un personnage représente, dans un récit, une personne, un personnage peut aussi avoir un nombre infini de caractéristiques et d'informations personnelles. Évidemment il serait impensable de toute les mettre dans sa description. Il faut choisir.

Il y a deux critères principaux qui peuvent nous guider dans notre choix : les besoins de l'intrigue et l'attachement du lecteur au personnage.

Les besoins de l'intrigue recensent les éléments de description qui ont une influence directe sur le déroulement des intrigues, ceux qui sont essentiels à la bonne compréhension du récit ou à l'évolution des personnages. Ils peuvent être suggérés, mentionnés ou expliqués selon la nature de la caractéristique.

Cependant, s'en tenir seulement à l'intrigue laisse souvent le personnage un peu plat et l'intrigue plutôt fade; d'où l'importance de d'enrober le tout d'éléments décoratifs pour donner de la vie au personnage, pour mettre de la couleur dans l'intrigue, pour embellir la lecture. Par exemple, si Paulette a besoin de lunette pour lire ça ne change probablement rien au déroulement de l'intrigue, mais ça la rend plus concrète pour le lecteur qui l'imagine, ça permet de donner une couleur plus personnelle à la narration si Paulette doit les chercher, les enlever alors qu'elle a les mains pleines ou si elle doit lire alors qu'elle ne veut pas les mettre en public. Les éléments de description liés à l'attachement au personnage servent à nourrir la narration d'anecdotes qui donnent du sel au récit et à rendre le personnage et l'intrigue plus ancrés dans la réalité.

Évidemment, la ligne entre les deux catégories d'éléments de description peut être difficile à délimiter. Par exemple, si Bob joue aux dards pour s'aider à réfléchir, ça n'influence pas nécessairement l'histoire, sauf si son partenaire (ou la technique pour lancer les dards ou une rencontre fortuite sur le chemin de l'endroit où il joue aux dards, etc.) lui donne une idée pour résoudre sa quête. L'information relative au jeu de dards qui accompagne sa réflexion (attachement) peut ainsi permettre de mettre en scène une étape essentielle de l'intrigue.

lundi 8 février 2016

Schéma narratif : dénouement et situation finale

Le dénouement est l'avant-dernière-partie du schéma narratif. Il met fin aux péripéties en présentant le résultat de la quête, c'est-à-dire son échec ou sa réussite. Il montre la réussite de l'attachement du lecteur pour le(s) personnage(s) principal(aux) dans tout ce qui précède lorsque l'émotion du lecteur est alignée sur celle du(des) personnage(s) principal(aux). Cet élément peut être très court, même tenir dans une seule phrase ou s'étirer en explications.

La situation finale est la dernière partie du schéma narratif. C'est un retour à un état d'équilibre. Comme lors de la situation initiale, cet état n'est pas nécessairement statique. Elle peut comporter une ouverture vers d'autres intrigues. Elle ajoute peu à l'intrigue principale. Son rôle est plutôt du côté de la relation lecteur-personnages. Elle rassure le lecteur sur ce qui arrivera à ses « nouveaux amis » et facilite la séparation en présentant une transition entre un moment fortement émotif et l'arrêt de la relation.

L'équilibre atteint dans la situation finale est idéalement différent de celui de la situation initiale. Même s'il peut y ressembler lorsque l'intrigue principale s'est terminée par un retour à la normale (état de paix, retour d'un personnage chez lui, etc.), mais l'évolution des personnages et le résultat des autres intrigues amènent un élément de différenciation.


lundi 1 février 2016

Schéma narratif : péripéties

Les péripéties (ou le nœud) remplissent la partie centrale du schéma narratif. Ce sont l'ensemble des actions entreprises par les personnages pendant la quête. Elles peuvent servir à faire avancer la quête, à la faire stagner ou même à jouer sur les relations entre les personnages qui sont embarqués dans cette quête. 

Les péripéties se concluent généralement par un état de tension ou de déséquilibre maximal (climax)


Si la situation initiale est le contexte du récit, les péripéties en sont le rythme. Celui-ci est créé par :
— l'agencement entre les intrigues principale, secondaires et tertiaires,
— l'originalité dans la manière d'amener les actions qui souvent ne sont pas originale en elles-mêmes (toutes les intrigues pigent dans le même bassin de séquences d'action ((départ, trahison, rencontre, épreuve, etc.)) mais chaque séquence d'action choisie gagne à être rendue unique par les caractéristiques des personnages, du contextes et de l'intrigue racontée),
— la régularité ou l'irrégularité entre l'arrivée des différentes péripéties,
— la personnalités des personnages, notamment dans les dialogues et les interactions,
— la division en chapitres ou en sous-chapitre,
— l’organisation du temps du récit (prolepse, analepse, temps réel, résumé, ralenti, ellipse),
— la présence d'éléments de surprise qui sont des faits, événements, conséquences, etc. que le lecteur (et souvent les personnages) ne peut pas prévoir,
— l'alternance des émotions,
— etc.


lundi 18 janvier 2016

Schéma narratif : événement perturbateur

L'évènement perturbateur ou élément déclencheur est la deuxième partie du schéma narratif. C'est un changement fondamental qui mène à l'intrigue principale, c'est lui qui provoque la quête ou la mission du héros. Tout comme la situation initiale, il peut être raconté de façon rétrospective lorsque le récit débute à l'étape des péripéties. Il peut s'agir d'un événement simple ou d'une accumulation d'évènements. Par exemple, un personnage qui vit un deuil, une rupture amoureuse, une trahison amicale et une perte d'emploi dans un court laps de temps réagira différemment que s'il ne subissait qu'une de ces pertes. L'évènement perturbateur comprend donc l'ensemble de ces pertes.


Pour que le lecteur croit à la quête, l'évènement perturbateur doit avoir une résonance émotive pour les personnages. Si ce n'est pas pour le personnage principal (ou le héros), cela doit l'être pour au moins un groupe ou un personnage. Il faut qu'il y ait au moins quelqu'un quelque part qui ait un intérêt (une motivation) à ce que la quête soit entreprise. Cet intérêt prend généralement sa source dans une émotion ou une valeur. L'évènement perturbateur gagne donc à être choisi et présenté avec soin.



lundi 4 janvier 2016

Schéma narratif : situation initiale

La situation initiale est la première partie du schéma narratif. C'est un état d'équilibre, mais pas nécessairement un état statique. Car l'équilibre proposé est celui du récit et non pas celui de la vie des personnages. C'est-à-dire que les personnages peuvent y vivre des émotions fortes, des conflits, des rapprochement, etc. Les intrigues secondaires peuvent être déjà amorcée, mais pas l'intrigue principale qui est celle qui brise l'état d'équilibre proposé par le récit.

Cette situation précise le contexte dans lequel se déroulera l'action : le lieu, le temps, les personnages impliqués, leurs rôles et interactions, etc. Cette étape est la première opportunité — et parfois la seule — pour l'auteur de créer un lien d'attachement entre le lecteur et les personnages. Elle n'est jamais complètement sautée, même si elle le semble parfois. Dans les récits qui proposent l'évènement perturbateur ou la première péripétie comme entrée en matière, la situation initiale se retrouve entremêlée à l'un ou à l'autre selon le cas. Le contexte étant essentiel à la bonne compréhension du récit, il doit donc en faire partie.



mardi 1 décembre 2015

Type de séquences d'action (9)

Le départ
Action de partir, de quitter physiquement un lieu, une situation ou une personne.

 Bien qu'il puisse servir d'élément déclencheur, de péripétie ou de dénouement, le départ est souvent un point tournant dans la vie du personnage qu'il le constate sur le moment ou beaucoup plus tard.


Le départ est une occasion pour le personnage qui part ou pour celui qui reste :
— de gagner en autonomie, de prendre de nouvelles responsabilités,
— de sortir de sa coquille, de rencontrer de nouveaux personnages,
— de changer d'avis sur les personnages qu'il côtoyait avant le départ, de se rendre compte de leur réel impact (avantageux ou préjudiciable) sur sa vie,
— de sortir de sa zone de confort, d'essayer ce qu'il n'aurait pas osé autrement,
— de vivre des émotions d'abandon, de tristesse, de perte ou, au contraire, de liberté, de joie, de légèreté, etc.
— de prendre sa vie en main ou, à l'inverse, de s'enfoncer dans les problèmes,
— de faire le point sur sa vie,
— etc.


Le départ est une séquence d'action qui, souvent, appelle à la description. En quittant, le personnage crée naturellement des liens entre les lieux, les situations, les autres personnages et les sentiments qu'il ressent.

mardi 10 novembre 2015

Type de séquences d'action (8)

L'évasion
Action de s'échapper d'un lieu ou de se soustraire à la surveillance de gardes. 

Une des difficultés de l'évasion, pour un auteur, est de bien doser son degré de difficulté. Elle doit être vue, avant tout, comme un compromis entre l'ingéniosité du personnage qui s'évade et celle du personnage qui tente de le retenir. Un compromis mal équilibré entre les divers degrés d'ingéniosité des personnages affectera donc leur réalisme. Un écart trop grand entre les degrés d'ingéniosité des personnage peut enlever de la valeur comme péripétie — décrochage du lecteur — à l'évasion.
L'évasion peut être une bonne occasion :

— d'étoffer les personnages,
— de présenter un dilemme (par exemple, sur les peurs du personnage enfermé, sur le court ou le long-terme, sur le choix du moment ou du moyen d'évasion, etc.),
— pour le personnage évadé, d'espionner son ennemi ou de tomber par hasard sur une conversation qui lui donne une information utile,
— de surprendre le lecteur ou de jouer sur ses émotions en envoyant des indices discordants sur la réussite ou l'échec de l'évasion,
— de jouer sur le rythme du récit, l'évasion se compose souvent de moments d'attente entrecoupés de réactions rapides,
— de décrire un lieu ou de permettre aux lecteurs de prendre conscience de toute sa dimension,
— d'engager une intrigue secondaire,
— de permettre au personnage qui s'évade de terminer la tâche pour laquelle il était venu,
— de changer le rapport de force entre les personnages (par exemple, si le personnage s'évade avec un complice qui est un espion du personnage qui le retient, s'il s'évade muni — sans le savoir — d'un micro, s'il s'évade pour se jeter dans un piège parce qu'il a cru décoder une information échappée par son geôlier, etc.),
— etc.


L'évasion peut être voulue ou anticipée par le personnage qui retient. Elle peut se faire à son insu ou alerter toute la garde. Elle peut être contrecarrée par le personnage qui retient l'autre prisonnier ou simplement ralentie pour donner l'impression qu'il s'agit d'une vraie évasion. Retournement de situation qui peut devenir un cliché s'il est systématique ou trop simple à réaliser pour les personnages, bien utilisée, l'évasion peut aussi devenir un moment unique et mémorable.


mardi 3 novembre 2015

Type d'interrelations (5)

La relation amour-haine :
Elle est caractérisée par une alternance de rapprochements et de conflits dans une atmosphère intense où les émotions passent d'un extrême à l'autre. Elle s'établit entre des personnages qui ont des points en commun, mais aussi des conflits d'intérêt (par exemple, deux opposants qui se respectent pour leur éthique ou deux partisans d'une même cause qui s'entendent sur le fond du problème, mais pas sur la forme que doit prendre la lutte).

 La relation amour-haine peut amener du piment à l'intrigue :
— par des discussions vives,
— par des dilemmes,
— par des émotions vives,
— par des chicanes,
— par des emportements,
— par des réconciliations,
— par des bris dans la communication,
— par des coups bas, 
— par des paroles ou des gestes impulsifs,
— par des associations diverses entre des personnages aux personnalités différentes,
— par d'autres personnages qui tentent de les conseiller (à ne pas se disputer ou à ne pas se réconcilier),
— par des péripéties avortées,
— par des remords,
— par des changements dans les alliances,
— etc.


Autant les personnages engagés dans ce type de relation ne peuvent pas modérer leurs transports et éviter les disputes; autant ils ne peuvent pas se passer l'un de l'autre longtemps et résister à l'envie de se réconcilier.