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lundi 6 juin 2016

Personnaliser l'information

À chaque fois, que la description réussit à faire oublier au lecteur les clichés liés à l'action ou à l'émotion racontée pour ne lui laisser qu'une impression de contexte particulier, elle donne une touche plus profonde et plus vraie au récit.

Ainsi, si l'on prend l'exemple des expressions liés à la description d'une émotion :

Une expression convenue ou usuelle (avoir le cœur serré, sentir une chape de plomb sur ses épaules, avoir une boule dans l'estomac, avoir des fourmis dans les jambes, avoir des idées noires, avoir l'impression que son cœur essaie de sortir de sa poitrine, etc.) semble venir de l'auteur qui nous raconte quelque chose. Parce qu'il l'a souvent entendue ou lue dans un contexte semblable, le lecteur pense : oui, c'est ce que les auteurs disent dans ce cas-là. Il est donc à risque de subir un mini-décrochage, surtout si ces expressions sont nombreuses dans le texte.

Par contre une expression nouvelle ou inventé (par exemple un astronome qui vit un deuil pourrait dire qu'il a l'impression que son cœur s'est transformé en supernova sur le point d'imploser) semble venir du personnage lui-même qui devient le seul à pouvoir nommer son ressenti de la sorte. L'auteur s'efface donc de l'esprit du lecteur qui s'engage plus intimement dans l'histoire.

Quand on personnalise une expression, une émotion ou une action : on la rend personnelle pour le personnage et par ricochet plus vraie pour le lecteur. Mais pour qu'une personnalisation soit efficace, il faut qu'elle semble le plus naturelle possible dans le récit, il faut qu'elle colle à la personnalité du personnage et au style de la narration.



lundi 23 juin 2014

Erreurs de vocabulaire (1)

La maîtrise du vocabulaire peut être difficile, surtout qu’il nous arrive souvent d’entendre ou de lire des mots mal utilisés. Voici quelques-uns de ces cas :


Dont/soit :
Ce sont deux éléments qui servent à introduire une énumération, mais ils ne sont pas équivalents. Le premier exprime la partie d’un tout. Avec celui-ci, l’énumération doit être incomplète. Le deuxième marque plutôt l’identité, avec lui, l’énumération doit contenir toutes les possibilités.

Ainsi :
Dans le panier de fruits, il y avait des pommes de différentes couleurs, dont des rouges, des vertes, des jaunes et des brunes.
Donc, il y en avait aussi d’autres couleurs.
Toutefois :
Dans le panier de fruits, il y avait des pommes de différentes couleurs soit des rouges, des vertes, des jaunes et des brunes.
Donc, il n’y avait pas d’autres couleurs que celles-là.


Littéralement :
Cet adverbe signifie au sens propre ou au pied de la lettre. Il ne renforce pas le sens d’une affirmation. Ainsi, si votre personnage est littéralement mort de fatigue, il ne reste plus qu’à assister à son enterrement. Et, s’il est littéralement dans la merde, souhaitons-lui une bonne douche. Mais, s’il marche littéralement sur le trottoir, eh bien, ah bon.

Il existe donc trois possibilités avec ce mot soit deux qui proscrivent son utilisation et une bonne façon de l’employer :

1- Une expression qui ne possède pas de sens figuré :
Évidemment, elle sera toujours à prendre au sens propre, l’adverbe littéralement est donc superflu.

2- Une expression utilisée au sens figuré :
Dans ce cas, l’adverbe contredirait le sens que nous voulons donner à la phrase.

3- Une expression au sens propre (mais qui possède aussi un sens figuré qui pourrait confondre le lecteur) :
Voici exactement, l’utilité de l’adverbe littéralement : nous prémunir contre cette confusion.


Caroline

lundi 9 juin 2014

Les marqueurs de relation

Un récit se construit autour de causes à effets, de conséquences, d'objectifs,  d'oppositions, d'ajouts, de concessions, d'explications, de progressions dans le temps et d'autres relations. Les mots de la liste suivante permettent de faire de même avec les phrases.


Caroline

lundi 26 mai 2014

Utiliser la dérivation

Puisque les mots de la même famille sont des dérivés les uns des autres, la figure de style qui consiste à en employer plusieurs de façon rapprochée dans un texte s’appelle la dérivation.

Exemples :
— Jean était si altruiste qu’il laissait les autres s’occuper d’autrui.
— À la suite de ma méprise, je me suis reprise devant cette femme qui n’était finalement pas celle dont j’étais éprise.
— Entourées des autres riverains, nous étions assises sur la rive, les yeux rivés sur le bateau à la dérive vers l’autre rivage.
— Autant Jeanne est de bon conseil, autant je vous déconseille d’écouter ceux de Nathan.


Cette proximité de termes permet d’insister sur une idée (par exemple, pour mettre la puce à l’oreille sur une information que les personnages découvriront ou utiliseront plus tard), de renforcer une opposition (lorsque les mots de la même famille sont des antonymes) ou de produire un effet d’écho (phonétique).


Autre figure de style semblable :

Le polyptote : emploi de deux formes du même verbe (donc à des modes et des temps différents) dans une phrase ou dans deux phrases consécutives. Il permet d’insister sur un terme fort surtout si la construction est semblable, de nuancer une idée en la faisant apparaître sous différents points de vue ou de produire un effet d’écho.

Exemple :
Entourés de vos ennemis, vous entouriez à votre tour le trésor des pirates.


Caroline

lundi 28 avril 2014

Utiliser l’antanaclase

Cette figure de style est la répétition d’un mot polysémique dont le sens de chaque apparition est différent.
  • Il était convaincu que la qualité d’impression de son rapport ferait bonne impression sur son patron

La reprise peut se faire avec une autre forme du même mot (par exemple, un verbe à l’infinitif et le même verbe conjugué).
  • Georges avait beau regarder les tulipes avec insistance depuis trois heures, ça ne regardait pas sa voisine.

Aussi, dans un dialogue, un mot peut être repris par un autre personnage pour lui donner un sens différent qui l’arrange.

       — Donc, vous admettez que vous étiez le seul maître à bord de ce navire, conclut l’avocat.

       — Mais, je n’étais plus maître de moi-même, se défend le capitaine.



L’antanaclase peut être implicite si le mot polysémique fait l’objet d’une ellipse ou est remplacé par un pronom.
  • Béatrice avait appris à regarder avec les yeux du cœur pour les occasions où les siens ne suffisaient pas.
  • Je révisais mes tables de multiplication sur celle de la cuisine.

Cette figure de style est surtout utilisée pour attirer l’attention sur les différents sens d’un mot, pour imager l’expression d’une idée, créer des effets insolites ou burlesques, ou pour déplacer le sens d’une conversation ou d’un débat à l’avantage d’un des protagonistes.

Caroline

lundi 14 avril 2014

Le champ lexical

Voici un outil plus riche que les familles de mots, les synonymes ou autres lorsqu’il est question de vocabulaire. Pourquoi plus riche ? parce qu’il les regroupe au sein d’un ensemble plus vaste. Un champ lexical comprend l’ensemble des mots que nous pouvons associer à un thème ou, de façon plus générale, à une technique, à une science, à un sport, à un animal, etc.

Prendre le temps de concevoir quelques champs lexicaux (reliés à nos thèmes principaux, à nos personnages, à nos lieux ou mêmes à différents éléments de nos intrigues) peut s’avérer avantageux par la suite, par exemple en
— nous dotant d’une banque de mots justes et précis permettant de nous dépanner (ainsi que de limiter les pertes de temps et d’idées) en cours d’écriture ;
— évitant la prolifération de mots passe-partout comme faire, être, chose ou autre ;
— donnant une crédibilité au narrateur ou aux personnages (le lecteur constate ainsi qu’ils connaissent ce qu’ils sont censés connaître) ;
— facilitant les descriptions et en augmentant la pertinence de ses dernières par l’utilisation des mots justes et des bonnes techniques ;
— nous lançant sur la piste d’une nouvelle péripétie ou d’une figure de style ;
— etc.

Un champ lexical regroupe des mots très différents les uns des autres. Aussi, un peu de débrouillardise est nécessaire pour en construire un. Voici quelques pistes pour vos recherches :
— mots de la même famille ;
— dictionnaire de synonymes et d’antonymes ;
— dictionnaire de cooccurrences ;
— dictionnaire sur notre thème en particulier ;
— lexiques et glossaires d’ouvrages spécialisés,
— amateurs et experts de notre thème ;
— etc.

Il est aussi possible d’élargir ou de forcer un champ lexical avec des mots phonétiquement semblables, avec des préfixes et des suffixes ou avec des analogies.

Caroline

lundi 17 février 2014

À venir plus tard

Les pléonasmes se glissent insidieusement dans nos textes. Parfois nous les voyons à peine, ou même pas du tout, quand l’une des parties de cette construction ne nous paraît pas assez forte pour porter notre intention.

Ils peuvent être considérés comme une figure de style ou, au contraire, comme une grave erreur stylistique. Répétition de sens dans une même phrase, ils se retrouvent souvent dans des termes consécutifs comme dans l’exemple du titre de ce billet qui accole deux marqueurs de relation de même sens. Si quelque chose est à venir, cela sera nécessairement plus tard. Dans cet exemple, le pléonasme aurait pu être évité si un seul des deux marqueurs de relation avait été utilisé ou si le deuxième élément avait ajouté une précision, par exemple : À venir plus tard cet après-midi. C’est pourquoi ils sont généralement considérés comme une faute stylistique : ils reflètent un manque de compréhension de la langue et de son vocabulaire.

Pourtant, les pléonasmes sont aussi une figure de style. S’ils sont utilisés avec parcimonie et avec soin, ils peuvent ajouter une touche d’humour ou de grotesque dans les dialogues, souligner une exagération flagrante, signifier l’ébahissement devant une action ou un évènement spectaculaire ou, dans certains cas, faciliter l’explication d’un concept. Ils ne sont donc pas à bannir absolument. Cependant, il vaut mieux les repérer pour s’assurer que ceux qui restent dans nos textes sont bien utilisés et, surtout, voulus.

Caroline

lundi 23 décembre 2013

Créer de nouveaux mots à l’aide de préfixes


Les préfixes sont des éléments (généralement pas plus de deux syllabes) qui, placés devant un radical, servent à créer de nouveaux mots. Nombre de néologismes dus aux avancées scientifiques, artistiques ou sociales sont ainsi créés chaque année. Dans le texte littéraire, ils peuvent être utilisés de la même façon.

Si leur utilisation est une option aussi intéressante, c’est que, le plus souvent, les préfixes sont déjà connus des lecteurs. Ils facilitent donc la compréhension des néologismes, ce qui évite, pour l’auteur, d’alourdir le texte avec des explications et, pour le lecteur, un effort de mémorisation.

Voici quelques préfixes et leur sens : 



Une autre utilité pour les préfixes est de permettre d’exploiter sa créativité. Ainsi, en choisissant arbitrairement un préfixe (par exemple, en le pigeant) et en l’associant à un nom (par exemple, en le « pigeant » dans un livre ou dans le dictionnaire), nous pouvons former un nouveau concept ou objet. Il ne restera plus qu’à utiliser sa créativité pour l’étayer.


Alors qu’est-ce que pourrait être :

un cardiocanif ?
un aquatransporteur ?
un mythosentier ?
ou encore
un agrogratteciel ?

Caroline

lundi 28 octobre 2013

Utiliser la paronomase

L’explication d’une idée peut paraître lourde lorsqu’elle prend place dans un texte. Lorsque c’est le cas, il est possible de recourir à la paronomase pour alléger le style. 

Bien que peu souvent nommée ou connue, cette figure de style est régulièrement utilisée que ce soit pour servir de support à un argument, faciliter la mémorisation d’un message, suggérer une double lecture, imiter un lapsus, créer un effet humoristique ou ironique ou plus simplement faire appel à l’imaginaire collectif pour établir une complicité avec le lecteur.

La paronomase est l’association de deux paronymes (mots de formes voisines (sonores ou graphiques), dont les significations sont très différentes). Voici quelques exemples de paronymes : poison/poisson, attention/intention, bedeau/badaud, écharde/écharpe, lacune/lagune, partiel/partial, conversation/conservation, etc.

Cette figure de style peut être de forme explicite lorsque les deux paronymes apparaissent dans la phrase ou implicite si l’un deux est sous-entendu.

Quelques paronomases :

— Un fort bruit d’explosion nous parvient de la cime du volcan, à peine quelques secondes plus tard, la lave fait irruption sur les versants boisés.

— Marina choisit des amis compréhensifs et un psy compréhensible.

— Avant le docteur Tremblay était un homme important, depuis son dernier diagnostic, c’est un homme impotent.

— Le spectre du roi défunt veillait sur son sceptre dans l’attente du couronnement de son successeur.

— Les histoires de mon oncle sont si captivantes qu’il capture littéralement l’esprit de ses auditeurs pour ne leur rendre qu’à la fin de son récit.


Caroline

lundi 29 juillet 2013

Utiliser la périphrase


La répétition du même mot pour désigner un objet ou un personnage, surtout lorsque cela se produit dans la même phrase ou à courte distance, peut affecter négativement le style d'un texte. C'est pourquoi l'écrivain a avantage à maîtriser l'utilisation de la périphrase.

Celle-ci est un groupe de mots mis en ensemble pour désigner un objet ou un personnage qui pourrait l'être par un seul mot. Ainsi, on écrira « le prédateur au pelage tacheté » en parlant d'un guépard.

La périphrase comporte d'autres avantages que celui d'éviter la répétition. Elle permet par exemple de rappeler une caractéristique physique ou psychologique d'un personnage : le garçon à la mèche rousse ou la grande timide. Elle peut aussi résumer une situation (la maman débordée, l'homme offert en pâture aux lions) ou établir les rapports entre les personnages (l'aînée de la famille, l'adversaire vorace). Par ailleurs, Sylvie Dumon-Josset décrit joliment ces différentes utilités de la périphrase : « Au lieu d'aller à l'essentiel, elle fait un petit détour pour mieux attirer l'attention et souligner l'importance accordée au terme remplacé. »*

Lorsque bien employée, la périphrase peut aussi amener un élément de surprise. Prenons l'exemple d'un chapitre qui se termine avec cette phrase : « Fébrile, il glisse la main vers le fond de sa poche et caresse du bout des doigts le symbole de son engagement. » Puis, le nouveau chapitre commence par une demande en mariage.

L'important avec la périphrase, c'est que le lecteur puisse toujours reconnaître le référant, même si quelques fois ce dernier apparaît plus tard.

Dans certains cas, les périphrases les plus adéquates viennent facilement en cours d’écriture; d’autres fois par contre, c’est lors de la réécriture qu’on trouvera la tournure la plus appropriée.

Karine

* Source : DUMON-JOSSET, Sylvie,  1001 secrets de la langue française. Paris, Point2, 2013, p. 220

lundi 17 juin 2013

Varier son vocabulaire

Nous possédons tous un vocabulaire passif, c’est-à-dire une série de mots dont nous connaissons la signification ou dont nous comprenons le sens si nous les rencontrons au fil d’une lecture ou d’une conversation, mais que nous n’avons pas le réflexe d’utiliser, que ce soit au quotidien ou lorsque vient le moment d’écrire.

Je vous propose aujourd’hui quelques actions à poser afin de transformer ce vocabulaire passif en vocabulaire actif :
  1. Lancez-vous le défi quotidien d’utiliser un nouveau mot dans vos conversations. Il ne s’agit pas ici d’épater la galerie avec des mots savants, mais de graduellement habituer votre cerveau à utiliser des termes plus recherchés, plus précis pour s’exprimer. De plus, pour les auditifs, votre cerveau retiendra plus facilement les mots que vous prendrez l’habitude de prononcer. Commencez avec des termes simples; par exemple, habituez-vous à dire « intersection » pour parler du coin de la rue.
  2. Dotez-vous de bons dictionnaires de synonymes et de cooccurrences, ou encore, apprenez à utiliser de façon maximale les logiciels tels qu’Antidote. Lorsque vous serez en période d’écriture et que le mot exact vous échappera, référez-vous à ces précieux outils. D’un mot à l’autre, d’une expression à une définition, je parie que vous finirez par trouver le mot juste. Et, plus vous utiliserez ces outils, plus vous serez habile et rapide.
  3. Dressez vos propres listes de vocabulaire, créez-vous des lexiques par thèmes selon vos champs d’intérêt ou les sujets abordés dans vos projets d’écriture. Pour ce faire, consultez des dictionnaires, des encyclopédies, des livres pratique, mais aussi Internet ou même des livres de fiction dont l’intrigue touche aussi à ces sujets. Pourquoi ne pas aller jusqu’à rencontrer un spécialiste en la matière? 
  4. Habituez votre cerveau à jouer avec les mots et les lettres, à chercher le mot le plus précis, le mieux approprié. Ce peut être les célèbres mots croisés, mots cachés et scrabble, ou des exercices littéraires plus poussés. L’important, c’est d’y prendre plaisir, puisque c’est ainsi que vous retiendrez le plus aisément le nouveau vocabulaire.

Maintenant que vous êtes des experts en la matière, dîtes-moi, par quels mots ou expressions aurais-je pu remplacer les six occurrences du mot « vocabulaire » dans ce billet de quelques 300 mots seulement?

Karine