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mardi 30 mai 2017

Type psychologique de personnages (17)

Le pragmatisme
Cette doctrine met l'utilité au centre de tout. Ainsi, selon le pragmatisme, la valeur, l'importance et même la véracité d'une idée ou d'une théorie est évalué strictement en fonction de son utilité, son côté pratique, son usage concret.

Le personnage pragmatique juge donc par ce qu'il voit et non par ce qu'il comprend. Pour lui une démonstration a plus de poids qu'une explication. Il peut :

— rejeter une idée ou une théorie parce que les résultats ne sont pas visibles (ou démontrables) facilement ou rapidement,
— croire à une illusion, malgré un manque de logique,
— ne pas voir l'intérêt du progrès (pourquoi changer quelque chose qui fonctionne?),
— avoir de la difficulté à pardonner les échecs des experts ou des professionnels,
— croire que si quelque chose fonctionne dans une situations, cela doit marcher en tout temps,
— ne rien croire de ce qu'il n'a pas lui-même fait l'expérience,
— penser que seul l'apprentissage « réel » compte et que les livres et les études sont surévalués,
— ne pas aimer, ni même comprendre, les nuances, les exceptions et les cas particuliers,
—vouloir que les problèmes ou les conflits se règlent rapidement,
— avoir une façon très logique de penser qui exclut les émotions,
— préférer toujours le concret à l'abstrait,
— considérer que les métiers « concret » ou manuel ont plus d'importance pour la société que les métiers « abstrait » ou intellectuels,
— détester lorsque les autres personnages hésitent ou prennent le temps de réfléchir avant d'agir,
— ne pas aimer les conditionnels (par exemple, cela pourrait réduire les risques de ….),
— etc.


Le personnage pragmatique aime que les choses soient simples, faciles à comprendre et à utiliser. Si on veut lui demander un effort supplémentaire, il faut lui faire une démonstration (concrète, visuelle, etc.) évidente (appréciable, dont les résultats sont facilement accessibles, etc.) qui lui prouvera hors de tout doute que l'investissement supplémentaire (en effort, en temps, en réflexion, en matériel, en personnages, etc.) en vaut la peine.



lundi 1 mai 2017

Type psychologique de personnages (16)

Le Zen
Le personnage zen n'est pas seulement serein, ce qui serait un état passif. Le zen est un état actif qui s'entretient par la méditation silencieuse et l'étude d'énigmes paradoxales. C'est une activation de la pensée pour la transformer en une forme d'art authentique et créatrice dont les principales vertus sont la sagesse (ou connaissance de la vraie nature de la réalité) et la compassion pour tous les êtres sensibles. Cet art de la pensée se développe dans un contexte de pensées où l'interdépendance est la véritable nature de la réalité et où l'art de vivre le moment présent est central.


Donc, le personnage zen :
— a une vision globale des situations et des contextes,
— perçoit le moment présent comme une partie d'un tout et non pas comme complet en lui-même, mais vit quand même chaque moment présent un à la fois,
— respecte tous les êtres dotés de sensibilité,
— peut prendre des décisions différentes du « commun des mortels »,
— découvre des relations (ou des liens de causes à effets) qui ne sautent pas aux yeux,
— se tient loin des potins, des qu'en-dira-t-on, des bavardages, etc.
— prend régulièrement du temps pour lui-même,
— se laisse peu ou pas guider par ses émotions, encore moins par ses peurs,
— cultive la compassion et l'empathie,
— ne présume pas des conséquences; il considère qu'il en existe tout un éventail de possibilités,
— etc.


Le personnage zen espère atteindre un idéal important pour lui. L'amélioration personnelle est donc une de ses préoccupations principales, parfois, au point de le faire paraître déconnecté de la réalité pour les autres personnages.


Caroline

lundi 3 avril 2017

Type psychologique de personnages (15)

La couardise:
Le personnage couard est un lâche. Il ne ressent pas seulement la peur, il y cède. Il fige ou il fuit devant les difficultés ou les situations qui sont hors de sa zone de confort. Ainsi, un lâche ne l'est pas nécessairement dans tout : un personnage couard peut être prompt à se battre et incapable de se « montrer faible » (dire ce qu'il ressent, demander ou accepter de l'aide, poser des actions qui vont à l'encontre des us et coutumes, etc.).


La couardise peut amener un personnage à :
— abandonner ou trahir ses amis,
— jouer le jeu de ses ennemis,
— laisser un malentendu se propager,
— empêcher la résolution de la quête ou la faire échouer,
— laisser une injustice se produire,
— ne pas remplir un engagement ou une promesse,
— accepter un compromis défavorable,
— ignorer volontairement une situation problématique ou un conflit,
—envoyer d'autres personnages faire ce qu'il devrait faire lui-même,
— se créer une image forte pour éviter de se dévoiler aux autres,
—enjoliver ses qualités et ses points forts pour montrer qu'ils valent mieux que les autres qualités ou points forts,
— dévaluer ce qui est hors de sa zone de confort,
— éviter certaines situations,
— mentir sur ce qui s'est réellement passée,
— se chercher des excuses pour ne pas avoir fait quelque chose avant même de promettre de le faire,
— se trouver un faire-valoir,
— relever les erreurs des autres pour se défendre,
— garder un autre personnage dans son entourage au cas où il aurait besoin d'un bouc-émissaire,
— etc.


Le personnage couard tient avant tout à ne pas affronter sa peur. Il n'y succombe pas par manque de force, mais il met des efforts considérables pour se justifier d'avoir agi lâchement, sans jamais admettre avoir été lâche. S'il l'admettait, ce serait le premier pas vers une évolution de personnage.



lundi 13 février 2017

Type psychologique de personnages (14)

La généralisation hâtive :
Un personnage sujet à la généralisation hâtive tire constamment des règles universelles d'un seul fait (ou de très peu de faits). Il raisonne en ligne droite comme si sa pensée portait des œillères. Il est donc à la fois très facile de le convaincre et très difficile de le déconvaincre. Pour arriver au deuxième résultat, il faut que la démonstration soit magistrale, évidente et vienne vraiment le chercher émotivement.

Le personnage sujet à la généralisation hâtive :
— est naïf,
— est entêté,
— est très influencé par les premières impressions,
— n'aime pas que ses idées soient remises en question,
— a une mémoire sélective et une interprétation personnelle des choses qui lui permet de ne pas remettre en question ce qu'il a généralisé,
— admet difficilement les nuances, les exceptions et les cas particuliers,
— ne comprend pas les points de vue différents du sien,
— a une vision simpliste des gens et des situations : c'est soit bien, soit mal, il n'y a rien entre les deux,
— croit que le monde est simple,
— a beaucoup de préjugés et est sensible aux clichés et aux stéréotypes,
— etc.


Le personnage sujet à la généralisation hâtive peut bien sûr évoluer et développer son jugement, mais le choc doit être très important et déstabilisant pour provoquer ce changement ou bien il lui faudra toute une série de chocs. Il est beaucoup plus simple pour lui d'échanger une généralisation hâtive pour une autre.



lundi 23 janvier 2017

Type psychologique de personnages 13

Le baratineur :
Certains le considéreront comme un menteur ou un hypocrite, mais pas lui. Son approche de la vérité le dédouane de tous conflits avec sa conscience. En effet, le baratineur n'admet pas la prédominance de la vérité comme valeur. Il n'admet même pas qu'il existe « Une Vérité ». Selon lui, la vérité est relative et il appartient à chacun d'établir ce qu'il veut croire comme vérité. D'une certaine façon, il confond la vérité avec la croyance : ce que chacun croit devient la vérité et c'est tout.

Il est maître dans l'art d'utiliser le langage. Il tient à avoir raison et à convaincre les autres d'embarquer dans sa vision de la vérité. Il ne communique pas avec la raison, mais avec l'émotion. Selon lui, s'il réussit à faire ressentir de la peur à son auditoire, la peur devient réelle, vraie, vérité peu importe qu'elle provienne de faits vérifiés (ou vérifiables), de sa pure imagination ou de son talent dans le maniement des mots.

Un bon baratineur peut être très difficile à contrer, car il conditionne son auditoire à penser par émotions plutôt que par faits, statistiques, études, etc. Une émotion vécue se comprend en une fraction de seconde alors qu'il faut faire un effort et analyser les preuves rationnelles pour les comprendre. Un temps de réflexion que le baratineur ne laisse pas à son auditoire.

Quelques caractéristiques courantes d'un personnage baratineur, il :
— parle facilement, beaucoup et plus fort que les autres,
— a un tempérament de leader,
— a un vocabulaire plus étendu que la moyenne,
— maîtrise les connotations,
— s'y connaît en psychologie,
— aime jouer sur la peur,
— n'a aucun problème de conscience,
— n'est réceptif à aucun argument rationnel,
— peut détourner n'importe quel argument en sa faveur,
— maximise les incohérences chez les autres, mais minimise celles de son discours,
— balaie « sous le tapis » tout ce qui ne fait pas son affaire plutôt que de le prendre en considération dans ses réflexions,
— se (sur)valorise par sa capacité à influencer les autres (surtout les foules),
— etc.


Le baratineur aime parler, surtout si c'est pour avoir raison. Pour lui, peu importe les conséquences, peu importe les détracteurs, tant qu'il a un bassin d'auditeurs qui croient qu'il a raison et qui le considèrent comme important, il est heureux. Et, comme pour lui, l'émotion l'emporte sur le reste : il croit que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.


jeudi 6 octobre 2016

L'auteur qui aime trop ses personnages

Certains auteurs disent que leurs personnages sont comme leurs enfants. La comparaison est belle, mais il faut prendre garde qu'elle ne nous fasse pas tomber dans un piège : celui de trop aimer nos personnages, de vouloir les protéger à tout prix et de leur éviter absolument toute déconvenue.

Quelques indices qu'un personnage est trop aimé de son auteur :
— le personnage n'a pas de défauts apparents,
— le personnage n'a jamais de comportements déplacés, si un autre personnage agit mal envers lui, sa réaction est toujours conforme à ce que recommandent les livres d'éducation,
— le personnage a un coup de cœur? à coup sûr il est partagé et l'autre fait les premiers pas pour éviter un moment gênant au personnage,
— l'être aimé est l'idéal du personnage, il a toujours la réaction appropriée et aucun défaut apparent,
— À peine quelques mots suffisent pour que les insultes soient pardonnées ou que les conflits soient réglés,
— lorsque le personnage fait face à une difficulté soit il la résout immédiatement, soit quelqu'un vole à son secours, mais dans tous les cas, elle est résolue rapidement sans qu'il n'ait besoin de plusieurs tentatives ou de faire un apprentissage préalable,
— les leçons de vie sont dites et acceptées du personnage immédiatement sans que son expérience personnelle ne soit mise en cause,
— dans une situation conflictuelle, le personnage est toujours la victime, mais jamais l'agresseur,
— l'intrigue finit par combler tous les désirs et les souhaits (ou même plus) du personnage,
— s'il y a concours ou compétions, le personnage est toujours parmi les meilleurs, sinon c'est souligné comme étant un drame,
— etc.


Un seul de ces éléments n'est pas problématique, mais une accumulation donne au lecteur un effet d'irréalité et même d'invraisemblabilité.


Bien sûr les histoires vendent un rêve, mais à trop vouloir idéaliser on s'éloigne de la réalité émotionnelle du lecteur. Et lorsqu'on s'éloigne du lecteur, on risque de le voir décrocher ou même abandonner sa lecture.



lundi 1 août 2016

Le personnage qui agit contre les règles

De son point de vue, aucun personnage n'agit pour faire le mal, mais pour matérialiser sa vision de ce qui est bien ou pour établir (rétablir) ce qu'il considère comme la justice.


Si un personnage s'en prend à un autre, c'est, selon lui, soit parce que l'autre le mérite :
— en raison de ses actions passées (par vengeance, par représailles, etc.),
— en raison de ses opinions,
— en raison des actes de ses ancêtres ou de ses compatriotes,
— etc.


Soit que l'autre ne mérite pas quelque chose :
— en raison de ses actions passées (mensonge, fraude, manipulation, etc.),
— en raison de son rôle dans la société (classe sociale, groupe culturel, etc.),
— en raison d'un comparatif arbitraire (éducation, apparence physique, discipline, croyances, etc.),
— en raison d'un raisonnement logique (par exemple : je le mérite, nous ne pouvons pas l'avoir tous les deux, donc il ne le mérite pas),
— en raison d'une inégalité réelle ou supposée,
— etc.


Soit parce qu'il revient à l'autre d'empêcher l'action de se produire si elle ne lui convient pas :
(j'ai la liberté de faire ce que je veux, pense le personnage, il n'a qu'à utiliser sa liberté de m'en empêcher s'il ne veut pas que ça se produise.)
— parce qu'il aurait fait de même si les rôles avaient été inversés,
— parce que les lois de la nature priment sur celles de la civilisation,
— parce qu'il ne partage pas les croyances ou les raisonnements derrière les règles et en conclut donc qu'il n'a pas à s'y soumettre,
— parce qu'il ne voit pas comment son action peut être nuisible à l'autre,
— parce qu'il a lui-même souffert, et comme il s'en est sorti par lui-même, il ne voit pas pourquoi il faciliterait la vie à l'autre,
— etc.


Le personnage qui agit contre les règles peut le faire de façon très réfléchie et considérer son comportement comme raisonnable ou agir sous le coup de l'émotion de manière impulsive quitte à le regretter par la suite.


lundi 20 juin 2016

Type psychologique de personnage (12)

L'inconscient
Personnage qui agit sans avoir d'idée claire des conséquences de ses actes. Pas nécessaire parce qu'il n'y pense pas comme un irresponsable, mais parce qu'il est convaincu que rien ne peut mal se passer.

Après tout, pour le personnage inconscient, son projet — au sens large du mot — est si grand ou si important que les « petits » inconvénients, même s'ils sont catastrophiques pour les autres, ne sont pour lui que des détails. Il peut croire que si les autres se plaignent, c'est soit parce qu'ils ne comprennent pas la grandeur de son projet, soit parce qu'ils ont pris une mauvaise décision, soit qu'ils n'ont pas la force, comme lui, d'éviter les désagréments ou de se sortir de leur situation en s'élevant socialement. Quoi qu'il en soit, pour lui, ce n'est jamais de sa faute.

S'il est inconscient de l'impact réel des conséquences, il est très conscient que des « jaloux », des « peureux » ou des « idiots » pourraient essayer de lui mettre des bâtons dans les roues. C'est pourquoi les détails les plus discutables de son projet sont souvent gardés secrets, cachés ou dissimulés derrière des façades et des subterfuges. Il pourrait par exemple avoir une double-comptabilité, un double-cahier de laboratoire, une double-usine à faire visiter, une double-équipe de scientifiques, etc.

Le personnage inconscient peut :
— ne pas se soucier de l'opinion de ses partenaires ou de ses subalternes lorsqu'elle va à l'encontre du but recherché ou lorsque leurs idées risquent de ralentir la progression des résultats,
— ne pas se priver d'agir avec agressivité lorsqu'on tente de s'attaquer à son projet ou à lui-même,
— se croire d'une importance supérieure aux autres,
— limiter les mesures de sécurité qui, selon lui, le retarderaient ou ne sont pas nécessaires,
— cacher que son projet est responsable de certains faits découverts par d'autres personnages,
— jouer la carte du paraître pour que les personnages ne faisant pas partie de son entourage proche le croient au-dessus de tout soupçon,
— croire que son projet est plus important que la vie ou que l'environnement ou que le principe de précaution et que, comme au final son projet est sûr de réussir, il finira par racheter tous les « petits » désagréments qu'il cause présentement,
— considérer toutes les tentatives ou les occasions de limiter les conséquences (inspections, attaques dans les médias, recommandations de ses employés ou de consultants, procès, accident, mort, contamination, etc.) comme des attaques personnelles envers lui et son projet,
— etc.


Le personnage inconscient peut se rendre compte de son erreur (c'est-à-dire que les conséquences de son projet ont un impact réel et important) ou non. Toutefois, si cette prise de conscience à lieu, c'est lorsqu'il est trop tard, lorsque la catastrophe est incontrôlable et que s'il reste une chance de la contrer, c'est avec une solution inventée dans l'urgence, une solution qui n'a bien sûr jamais été testée et qui souvent ne peut être mise en œuvre sans garantie de retour pour le ou les personnages qui la mettront en pratique.


lundi 6 juin 2016

Personnaliser l'information

À chaque fois, que la description réussit à faire oublier au lecteur les clichés liés à l'action ou à l'émotion racontée pour ne lui laisser qu'une impression de contexte particulier, elle donne une touche plus profonde et plus vraie au récit.

Ainsi, si l'on prend l'exemple des expressions liés à la description d'une émotion :

Une expression convenue ou usuelle (avoir le cœur serré, sentir une chape de plomb sur ses épaules, avoir une boule dans l'estomac, avoir des fourmis dans les jambes, avoir des idées noires, avoir l'impression que son cœur essaie de sortir de sa poitrine, etc.) semble venir de l'auteur qui nous raconte quelque chose. Parce qu'il l'a souvent entendue ou lue dans un contexte semblable, le lecteur pense : oui, c'est ce que les auteurs disent dans ce cas-là. Il est donc à risque de subir un mini-décrochage, surtout si ces expressions sont nombreuses dans le texte.

Par contre une expression nouvelle ou inventé (par exemple un astronome qui vit un deuil pourrait dire qu'il a l'impression que son cœur s'est transformé en supernova sur le point d'imploser) semble venir du personnage lui-même qui devient le seul à pouvoir nommer son ressenti de la sorte. L'auteur s'efface donc de l'esprit du lecteur qui s'engage plus intimement dans l'histoire.

Quand on personnalise une expression, une émotion ou une action : on la rend personnelle pour le personnage et par ricochet plus vraie pour le lecteur. Mais pour qu'une personnalisation soit efficace, il faut qu'elle semble le plus naturelle possible dans le récit, il faut qu'elle colle à la personnalité du personnage et au style de la narration.



lundi 9 mai 2016

Utiliser le point de vue pour créer un élément de surprise

Dans un récit, il est fréquent que les personnages qui participent à une même intrigue aient des motivations ou même qu'ils aient l'impression de participer à des quêtes différentes. Par exemple, un héros partit à la recherche d'un remède ultra rare pour guérir sa grand-mère malade pourra être accompagné d'un voleur espérant s'éloigner le plus possible du lieu de son larcin, d'une amie voulant profiter du temps passé avec le héros pour devenir plus qu'une amie, d'un petit frère croyant que la quête lui permettra de prouver son courage. En cours de route, ce même héros pourra rencontrer un mendiant qui le renseignera en échange d'un morceau de pain, un adolescent parti rejoindre un maître qui lui apprendra un métier lui enseignera les us et coutume d'un lieu en particulier, etc.

Ainsi, même s'ils participent tous à la même quête, il n'est pas rare que chaque personnage espère en tirer un bénéfice différent. Ils n'ont pas la même définition de la distribution des intrigues principale et secondaires. Leurs attentes diffèrent, leurs préoccupations aussi.

Et, c'est là que le point de vue prend tout son sens pour créer un élément de surprise. En développant la narration (ou une partie de celle-ci) à partir du point de vue d'un personnage particulier, il est possible, de par les préoccupations de celui-ci, de détourner l'attention du lecteur sur ce qui arrivera vraiment. Ainsi, si la narration se focalise sur l'inquiétude d'une mère qui craint que son jeune enfant (qui a peu d'ami) ne reçoivent pas de valentins alors qu'il en a préparés pour tous les élèves de sa classe. Le lecteur s'attendra à ce qu'on lui dise en définitive si l'enfant est heureux d'avoir reçu des valentins ou triste (vexé, fâché) de ne pas en avoir reçu. Mais, si la quête du point de vue de l'enfant (auquel le lecteur n'a pas accès) est seulement de bien accomplir son offrande. Si lorsque l'enfant revient après avoir distribué ses valentins, il est très heureux et fier, le lecteur s'attend à connaître le nombre de valentin reçu par l'enfant et non pas à l'annonce « je n'ai oublié personne, personne! ».

Comme le point de vue part des préoccupations d'un personnage en particulier, il calque les attentes du lecteur sur celles de ce personnage. Les autres personnages, par contre, restent avec leur propre point de vue, même si le lecteur n'y a pas accès. L'intrigue, elle, évolue selon ce que chacun des personnages y apporte. Et c'est là que peuvent se cacher des éléments tout à fait logique et vraisemblable, même si (du point de vue de la narration) personne ne les a vu venir.



lundi 25 avril 2016

Étoffer un personnage (7)

Évolution du personnage :
Transformation graduelle et continuelle ou prise de conscience soudaine qui provoque un changement dans le caractère ou les conceptions d'un personnage.


L'évolution d'un personnage découle de la friction entre sa personnalité et l'intrigue. La personnalité initiale s'érode lentement pour devenir celle de la conclusion du récit. Aussi, dans un sens, elle fait partie de la description du personnage, surtout s'il s'agit d'un personnage principal.

Comment cette friction s'illustre-t-elle dans le récit?
— par la rencontre entre le personnage et des opinions, faits ou évènements qui vont à l'encontre de ses opinions, de ses valeurs et de ses conceptions de la vie,
— par la mise à l'épreuve du personnage (défis, responsabilités, pertes, ennuis, etc.),
— par l'affrontement,
— par les réactions des autres personnages à son endroit,
— par le temps qui atténue certaines blessures ou qui change les préoccupations dominantes,
— par un changement drastique dans la situation du personnage,
— par les conséquences de ses actions (s'il s'aperçoit que son mode d'action ne l'amène pas au résultat désiré, il peut décidé d'en essayer ((ou d'en adopter)) un autre ou encore des dommages collatéraux peuvent l'amener à réviser ce qui lui semble être un comportement acceptable),
— par les émotions qu'il traverse,
— par ce que le personnage veut changer ou réaliser,
— etc.


En fait toutes les situations et les interactions qui permettent au personnage d'en apprendre plus sur lui-même ou sur la vie sont susceptibles de le faire évoluer.


lundi 4 avril 2016

Étoffer un personnage (6)

La réputation d'un personnage est différente de sa description, car elle ne relève pas du même point de vue. Elle est le fait du point de vue d'au moins un autre personnage que de celui dont il est question. Comme dans la vie, un personnage n'aura pas nécessairement le même comportement avec tous ceux qu'il côtoie, il est donc susceptible d'avoir autant de réputations qu'il y a de personnages qui le rencontrent.

On peut choisir de présenter un personnage que de son point de vue (sa description) que du point de vue d'un autre personnage (sa réputation) ou tour à tour de ces deux points de vue. Le choix de présenter un personnage en utilisant sa description ou sa réputation doit être guidé par le sentiment que l'auteur veut que le personnage provoque chez le lecteur. Dépendamment du sentiment voulu, ce sera la description ou la réputation qui sera la plus adaptée.

La réputation permet de créer chez le lecteur une opinion très tranchée à propos d'un personnage. Ça permet de l'obliger à prendre parti pour le personnage de notre choix. Toutefois, pour que l'effet soit complet, il faut utiliser un narrateur qui n'emploie jamais le point de vue du personnage décrit par sa seule réputation.

La description permet d'aborder le personnage avec ses ambiguïtés, ses dilemmes et ses paradoxes. Elle permet au lecteur de se faire sa propre idée du personnage.

Présenter tour à tour la description et la réputation peut permettre :
— au personnage de prendre conscience de l'impact de ses actions,
— de surprendre le lecteur en changeant ce qu'il croyait savoir d'un personnage,
— de présenter deux points de vue opposés d'une même situation,
— d'expliquer pourquoi deux personnages ne peuvent pas s'entendre,
— de créer une querelle épique (si les points de vue se révèlent l'un à l'autre dans une discussion) ou, à l'inverse, de permettre un rapprochement entre deux antagonistes,
— etc.


mardi 29 mars 2016

Schéma actanciel : destinataires, adjuvants et opposants

Dans le schéma actanciel, les destinataires sont les personnages à qui bénéficie l'objet de la quête. Déterminer qui sont les destinataires, c'est déterminer quels personnages ont intérêt à ce que la quête réussisse. Ce qui ne signifie pas que les destinataires ont intérêt à ce que la quête soit menée par le sujet : dans certains cas, la personnalité de celui qui complétera la quête sera capitale pour la qualité de vie dans la suite des choses.

Les adjuvants sont ceux qui aident le sujet à atteindre l'objet de la quête. Ils ne sont pas nécessairement des destinataires (par exemple, un mercenaire aidera à vaincre l'ennemi sans profiter de la paix qui s'ensuivra, un personnage rencontré au hasard des péripéties échangera un service contre sa collaboration sans même connaître l'existence de la quête, un ami aidera simplement pour son ami, la tempête qui ralentit la progression de l'ennemi sera terminée depuis longtemps à la fin de la quête, etc.). Un adjuvant peut donc avoir un intérêt personnel à collaborer à la quête différent de celui des destinataires, puisque de son point de vue, il s'agit en fait d'une quête différente.

Les opposants sont ceux qui nuisent au sujet pour atteindre l'objet de sa quête. Mais, ça n'implique pas qu'ils soient tous opposés à l'objet de la quête. Certains pourraient même ne pas le connaître, vouloir obtenir l'objet à la place du sujet, s'opposer au héros simplement par plaisir, par vengeance ou parce qu'ils n'aiment pas le sujet.

Les relations entre les personnages peuvent évoluer au cours du récit. Certains personnages peuvent ainsi changer de catégorie en cours de route. Ils peuvent donc être tour à tour adjuvants et opposants. Aussi, les destinataires, adjuvants et opposants peuvent dépasser les acteurs du récit et être des concepts, des objets, des valeurs, des évènements, des coïncidences, des lois de la physique… qui ont un impact dans le déroulement du récit.

Partager les personnages entre destinataires, adjuvants et opposants est un bon exercice pour :
— situer les personnages les uns par rapport aux autres dans leurs interrelations,
— établir les motivations de chacun,
— trouver des alliances (temporaires ou permanentes),
— développer les intrigues secondaires,
— rendre cohérentes les réactions de chacun des personnages lors des avancées, des stagnations ou des reculs de la quête,
— etc.


lundi 21 mars 2016

Schéma actanciel : sujet

Dans le schéma actanciel, le sujet est le personnage (ou les personnages) qui entreprend la quête. Il représente le point de vue selon lequel la quête est analysée. Ainsi, pour une même intrigue, le sujet peut être celui qui veut réussir à obtenir quelque chose ou son opposant le plus farouche qui veut l'empêcher de l'obtenir. En fait, la quête est nommée selon le point de vue du personnage choisi comme sujet. Celui-ci est le point central du schéma actanciel. Il induit le point de vue qui sera analysé. 

Lorsqu'on construit un schéma actanciel, on rempli d'abord la case « sujet ». Ensuite, les autres informations sont déduite de par le point de vue du personnage choisi comme sujet.

Pour un récit où le narrateur adopte le point de vue de plusieurs personnages, il peut être utile de faire un schéma actanciel différent pour chacun des personnages dans le rôle du sujet pour chaque intrigue dans lesquelles ils sont impliqués.

lundi 14 mars 2016

Étoffer un personnage (5)

Les lecteurs sont avant-tout des êtres humains qui ont appris, dès leur plus jeune âge, à interpréter le monde qui les entoure. Pour ce faire, ils ont développé des outils de communication, mais surtout, ils ont appris à déduire des informations à partir de signes non-verbaux. Plus le lecteur a l'impression de « rencontrer » le personnage comme il ferait une rencontre dans la vraie vie, plus il se sentira concerné par les enjeux du personnage et plus il sera sensible à l'identification et à l'attachement.

Pour présenter le personnage comme si le lecteur le rencontrait en personne, il faut catégoriser les informations : celles qui doivent être dites et celles qui doivent être suggérées. Par exemple, on devine difficilement que deux personnages sont frère et sœur à cause de leur comportement, cette information sera donc dite (écrite) pour les lecteurs au moment où nous voudrons qu'ils l'apprennent. Pour les émotions en revanche, c'est souvent l'inverse, elles transparaissent plus souvent dans le comportement des gens qu'elles ne sont nommées spécifiquement. Elles peuvent être mal interprétées, confondues, présentées un nombre infini de nuances, interprétées différemment par différents protagonistes, etc.

Ainsi, nommer l'émotion met le lecteur dans une situation qui n'est pas familière pour un témoin, mais qui est plutôt celle d'un absent à qui on raconte ce qui s'est passé. Il se sent beaucoup moins impliqué.


Cette situation mettait Bob en colère parce qu'elle lui rappelait une situation similaire dans son passé.



Pour sa part, suggérer l'émotion met le lecteur dans la même situation que les autres personnages. Le lecteur doit déduire lui-même l'émotion : il peut mal l'interpréter ou la confondre, mais sa réflexion, son interrogation ou sa conviction entourant l'émotion suggérée place le lecteur dans une situation qui le rapproche beaucoup de son vécu réel. Cette présentation en suggestion de l'émotion lui semblera donc plus naturelle et le personnage lui apparaîtra ainsi plus profond.


Bob marchait de long en large sur le tapis usé. Les bras fouettant l'air avec brusquerie, il semblait engueuler quelques malheureux être invisibles ou imaginaires. Pour ses subordonnés, qui l'observaient à travers la baie vitrée de son bureau, le message était éloquent, même si peu d'entre eux auraient pu l'expliquer. Ils se jetaient des regards inquiets dans un silence absolu qui ne fut pas briser avant plusieurs minutes.

— Bonne chance au prochain qu'il appellera dans son bureau, lança Alice avant de profiter d'un rendez-vous avec un client pour s'éclipser.



Évidemment, une information suggérée peut éventuellement avoir besoin d'être précisée ou expliquée pour justifier une conséquence, pour éviter ou dénouer un malentendu, pour complexifier ou simplifier les relations entre les personnages.


lundi 15 février 2016

Étoffer un personnage (4)

L'identité d'une personne comporte un nombre pratiquement infini d'informations. En suivant la logique selon laquelle un personnage représente, dans un récit, une personne, un personnage peut aussi avoir un nombre infini de caractéristiques et d'informations personnelles. Évidemment il serait impensable de toute les mettre dans sa description. Il faut choisir.

Il y a deux critères principaux qui peuvent nous guider dans notre choix : les besoins de l'intrigue et l'attachement du lecteur au personnage.

Les besoins de l'intrigue recensent les éléments de description qui ont une influence directe sur le déroulement des intrigues, ceux qui sont essentiels à la bonne compréhension du récit ou à l'évolution des personnages. Ils peuvent être suggérés, mentionnés ou expliqués selon la nature de la caractéristique.

Cependant, s'en tenir seulement à l'intrigue laisse souvent le personnage un peu plat et l'intrigue plutôt fade; d'où l'importance de d'enrober le tout d'éléments décoratifs pour donner de la vie au personnage, pour mettre de la couleur dans l'intrigue, pour embellir la lecture. Par exemple, si Paulette a besoin de lunette pour lire ça ne change probablement rien au déroulement de l'intrigue, mais ça la rend plus concrète pour le lecteur qui l'imagine, ça permet de donner une couleur plus personnelle à la narration si Paulette doit les chercher, les enlever alors qu'elle a les mains pleines ou si elle doit lire alors qu'elle ne veut pas les mettre en public. Les éléments de description liés à l'attachement au personnage servent à nourrir la narration d'anecdotes qui donnent du sel au récit et à rendre le personnage et l'intrigue plus ancrés dans la réalité.

Évidemment, la ligne entre les deux catégories d'éléments de description peut être difficile à délimiter. Par exemple, si Bob joue aux dards pour s'aider à réfléchir, ça n'influence pas nécessairement l'histoire, sauf si son partenaire (ou la technique pour lancer les dards ou une rencontre fortuite sur le chemin de l'endroit où il joue aux dards, etc.) lui donne une idée pour résoudre sa quête. L'information relative au jeu de dards qui accompagne sa réflexion (attachement) peut ainsi permettre de mettre en scène une étape essentielle de l'intrigue.

lundi 25 janvier 2016

Type psychologique de personnage (11)

Le plaignant
Un personnage plaignant trouve toujours quelque chose à redire et il communique principalement à l'aide de plaintes. Ces dernières sont des affirmations utilisées dans un mode offensif contre des expériences perçues comme étant injustes. Par opposition, les constations sont des affirmations neutres utilisées à titre indicatif (et non punitif) pour informer un interlocuteur.


Cinq raisons pour lesquelles on se plaint selon la psychologue Robin Kowalski :

Recevoir de l'attention :
— Dans ce cas, les plaintes sont un outils pour entrer en relation, pour entamer une conversation. Une fois la relation établie, le plaignant a la sensation de faire partie d'un groupe et d'être en sécurité. Les sujets principaux de ce genre de plaintes sont le climat, le travail, le partenaire de vie, les enfants, l'économie et les équipes sportives locales.

Occulter sa responsabilité :
— Ces plaintes sont un argumentaire entièrement dédié à prouver qu'il n'existe pas de solution ou que s'il en existe une, elle n'est pas de leur ressort. La faute est toujours celle de quelqu'un d'autre (parent, ami, collègue, enfant, société, gouvernement, etc.) ou de quelque chose hors de leur contrôle (temps, chance, éducation, destin, etc.). Les pistes de solutions proposées, toujours accueillies par des mais, tu ne comprends pas, des oui, mais ou des si seulement.

Générer de l'envie :
— Ou pour se vanter. Le type principal de ce genre de plaintes est le commérage. Le plaignant se plaint de l'autre pour qu'on en conclut qu'il n'est pas comme l'autre (Les gens ne savent pas conduire sous-entend par opposition à moi. Mon patron est un imbécile sous-entend si j'étais à sa place tout irait mieux. Etc.).

Nourrir son pouvoir :
— Dans ce cas, les plaintes sont des tentatives d'amadouer les autres pour les influencer à penser d'une certaine manière, d'une certaine manière qui sert les intérêts du plaignant en recrutant du soutien contre un rival.

Excuser sa piètre performance.
— Contrairement aux plaintes formulées pour occulter sa responsabilité, celles qui servent à excuser une piètre performance ne servent pas à justifier son inaction, mais à se justifier pour une action passée.


lundi 11 janvier 2016

Type psychologique de personnages (10)

Le nihilisme existentiel :
La vie n'a pas de sens ou de but en elle-même, c'est à chacun de choisir le sens qu'il veut lui donner. Il n'y a pas d'autorité morale absolue, ce qui permet à chaque individu de définir et d'affirmer sa propre moralité à travers ses actions. Pour que la vie ait un sens, il faut agir en fonction du sens qu'on veut lui donner. Cette philosophie nie toutes les autorités morales ou les hiérarchies de valeurs. À l'inverse, elle prône le relativisme moral.


Le personnage qui a une philosophie de nihilisme existentiel peut :
— avoir un tempérament indépendant,
— être un défenseur acharné de la liberté de choix,
— ne pas se sentir d'obligation à respecter une règle dont il ne comprend pas le sens,
— avoir un sens du bien et du mal différent de celui généralement admis par la justice ou par la société,
— être en désaccord avec une autorité morale (religion, gouvernementale, culturelle, etc.),
— avoir un entourage hétéroclite,
— être à la recherche du sens de sa (et non de la) vie ou l'avoir trouvé et le mettre au centre de ses actions,
— avoir des objectifs personnels différents de ceux stéréotypés par les médias, la publicité ou autres,
— mettre un point d'honneur à agir selon ses valeurs peu importe l'opposition ou les conséquences,
— être très critique à l'égard des personnages ou des institutions qui veulent imposer leurs valeurs aux autres,
— insupporter l'autorité, surtout si le personnage qui la représente est très directif,
— se sentir peu impliqué dans des projets sociaux ou communautaires s'ils ne correspondent pas à ses valeurs ou, à l'inverse, très impliqué s'ils correspondent à ses valeurs ou à celles d'une personne très proche dans son entourage ou d'une personne qu'il considère comme ayant choisi librement le sens de sa vie,
— mal supporter les interdictions ou les obligations,
— etc.


Contrairement à d'autres types psychologiques, ce personnage ne rejette pas les gens qui ont un système de valeurs différent, ce qui l'intéresse c'est le pourquoi du choix d'une valeur et non pas son contenu. Le choix personnel, basé sur l'expérience vécue ou observée, et la réflexion, lui semblent l'approche la plus libre et donc, la plus digne de respect. Comme il ne veut ni qu'on lui impose ses valeurs ni imposer les siennes aux autres, il peut arriver qu'il défende un point de vue qui n'est pas le sien en geste de solidarité pour un personnage qui est important pour lui et pour qui ce point de vue est capital.


mardi 8 décembre 2015

Type psychologique de personnages (9)

Le cynisme :
Philosophie prônant que la seule voie possible pour accéder au bonheur passe par l'abandon des illusions des conventions sociales et de l'opinion publique : richesse, conformisme, ambition, désir de gloire et de pouvoir, etc. Elle soutient que si on s’abstient de baser nos jugements et nos décisions sur les valeurs communément admises afin de vivre en accord avec la nature, on atteindra la vertu ou l'excellence. Il s'agit donc autant d'un mode de vie que d'une école de pensée.



Le personnage cynique peut :
— tenir la nature humaine en mauvaise opinion,
— vivre à contre-courant,
— avoir un intérêt pour la vie animale et les « lois » de la nature,
— mépriser les bonnes intentions,
— ignorer les qu’en-dira-t-on,
— faire des choses « immorales »,
— transgresser des règles sociales implicites (ou explicites),
— pratiquer la loi du plus fort,
— vivre en ermite ou en retrait,
— préférer la compagnie des animaux à celle des hommes,
— être nostalgique d'une époque où les gens étaient (soi-disant) plus près de la nature,
— vouloir briser ce qu'il considère comme les illusions des autres,
— bousculer les traditions,
— contester l'ordre établi,
— etc.


Étant donné sa philosophie, le personnage cynique agit souvent différemment des autres. Ses réactions ou ses décisions tranchent régulièrement avec le « bon sens », les conventions sociales ou ce qu'on attend d'un personnage avec ses caractéristiques (excepté, son cynisme). Aussi, ce sont ses interrelations qui sont le plus intéressantes à développer. Non seulement, il prend au dépourvu les autres personnages, mais aussi le lecteur.


mardi 3 novembre 2015

Type d'interrelations (5)

La relation amour-haine :
Elle est caractérisée par une alternance de rapprochements et de conflits dans une atmosphère intense où les émotions passent d'un extrême à l'autre. Elle s'établit entre des personnages qui ont des points en commun, mais aussi des conflits d'intérêt (par exemple, deux opposants qui se respectent pour leur éthique ou deux partisans d'une même cause qui s'entendent sur le fond du problème, mais pas sur la forme que doit prendre la lutte).

 La relation amour-haine peut amener du piment à l'intrigue :
— par des discussions vives,
— par des dilemmes,
— par des émotions vives,
— par des chicanes,
— par des emportements,
— par des réconciliations,
— par des bris dans la communication,
— par des coups bas, 
— par des paroles ou des gestes impulsifs,
— par des associations diverses entre des personnages aux personnalités différentes,
— par d'autres personnages qui tentent de les conseiller (à ne pas se disputer ou à ne pas se réconcilier),
— par des péripéties avortées,
— par des remords,
— par des changements dans les alliances,
— etc.


Autant les personnages engagés dans ce type de relation ne peuvent pas modérer leurs transports et éviter les disputes; autant ils ne peuvent pas se passer l'un de l'autre longtemps et résister à l'envie de se réconcilier.