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mardi 24 mai 2016

Créer une ambiance

Les ambiances recréées par la description peuvent être très variées. Par exemple :

— angoissante,
— romantique,
— pression sociale,
— autorité,
— tranquillité (zen),
— surcharge (travail, de tâches, etc.),
— manque (de temps, de ressources, etc.)
— collaboration,
— mesquinerie, conflit,
— etc.


En fait, pour déterminer l'atmosphère nécessaire à une séquence du récit, il faut se poser la question suivante : Quel émotion devrait ressentir le lecteur face à cette situation pour qu'elle s'accorde à celle du personnage?


Comment créer une atmosphère : 

— accorder de l'importance aux détails,
— choisir les éléments descriptifs ou le vocabulaire en fonction de leur connotation,
— interpréter les éléments descriptifs,
— impliquer plus que le sens de la vue,
— piger dans le champs lexical du thème de l'atmosphère choisie,
— décrire les émotions et les sensations vécues,
— s'en tenir au point de vue d'un seul personnage (ou groupe de personnages s'ils vivent le même sentiment),
— ancrer la description dans le réel en nommant des éléments qui réveille chez le lecteur les mêmes sentiment que chez le personnage,
— expliciter les rôles des personnages les uns par rapport aux autres, ou par rapport au lieu,
— jouer avec le temps du récit (l'accélérer ou le ralentir selon les besoins),
— etc.


Une ambiance peut provenir d'un lieu en particulier, par exemple une maison hanté; ou d'une relation interpersonnelle, par exemple dans une entrevue d'embauche l'ambiance dépendra principalement de la personnalité des personnages et du point de vue (chercheur d'emploi ou passeur d'entrevue) bien que le lieu puisse être agencé de façon à renforcer une ambiance particulière.


lundi 9 mai 2016

Utiliser le point de vue pour créer un élément de surprise

Dans un récit, il est fréquent que les personnages qui participent à une même intrigue aient des motivations ou même qu'ils aient l'impression de participer à des quêtes différentes. Par exemple, un héros partit à la recherche d'un remède ultra rare pour guérir sa grand-mère malade pourra être accompagné d'un voleur espérant s'éloigner le plus possible du lieu de son larcin, d'une amie voulant profiter du temps passé avec le héros pour devenir plus qu'une amie, d'un petit frère croyant que la quête lui permettra de prouver son courage. En cours de route, ce même héros pourra rencontrer un mendiant qui le renseignera en échange d'un morceau de pain, un adolescent parti rejoindre un maître qui lui apprendra un métier lui enseignera les us et coutume d'un lieu en particulier, etc.

Ainsi, même s'ils participent tous à la même quête, il n'est pas rare que chaque personnage espère en tirer un bénéfice différent. Ils n'ont pas la même définition de la distribution des intrigues principale et secondaires. Leurs attentes diffèrent, leurs préoccupations aussi.

Et, c'est là que le point de vue prend tout son sens pour créer un élément de surprise. En développant la narration (ou une partie de celle-ci) à partir du point de vue d'un personnage particulier, il est possible, de par les préoccupations de celui-ci, de détourner l'attention du lecteur sur ce qui arrivera vraiment. Ainsi, si la narration se focalise sur l'inquiétude d'une mère qui craint que son jeune enfant (qui a peu d'ami) ne reçoivent pas de valentins alors qu'il en a préparés pour tous les élèves de sa classe. Le lecteur s'attendra à ce qu'on lui dise en définitive si l'enfant est heureux d'avoir reçu des valentins ou triste (vexé, fâché) de ne pas en avoir reçu. Mais, si la quête du point de vue de l'enfant (auquel le lecteur n'a pas accès) est seulement de bien accomplir son offrande. Si lorsque l'enfant revient après avoir distribué ses valentins, il est très heureux et fier, le lecteur s'attend à connaître le nombre de valentin reçu par l'enfant et non pas à l'annonce « je n'ai oublié personne, personne! ».

Comme le point de vue part des préoccupations d'un personnage en particulier, il calque les attentes du lecteur sur celles de ce personnage. Les autres personnages, par contre, restent avec leur propre point de vue, même si le lecteur n'y a pas accès. L'intrigue, elle, évolue selon ce que chacun des personnages y apporte. Et c'est là que peuvent se cacher des éléments tout à fait logique et vraisemblable, même si (du point de vue de la narration) personne ne les a vu venir.



lundi 19 août 2013

Annoncer l'action

La journaliste : « J’ai parlé à plusieurs personnes qui m’ont toutes dit qu’elles ne s’attendaient pas à ce qu’une voiture fracasse la vitrine de ce restaurant. Écoutons le montage que je vous ai préparé. »
Témoin 1 : « Je buvais mon café en lisant mon journal, je n’ai absolument rien vu venir. »
Témoin 2 : « Ah, pour ça, c’est sûr, on ne s’attendait pas à ça… »
Témoin 3 : « Ce n’est pas quelque chose qui arrive tous les jours… Si j’avais pu imaginer… qu’une voiture… fracasserait cette vitrine. »
La journaliste : « Alors, comme vous l’avez entendu, les témoins ont été plutôt surpris, ils ne s’attendaient vraiment pas à ce qu’une voiture fracasse la vitrine de ce restaurant. »

Cette structure répétitive est fréquente (et irritante) lors des nouvelles télévisées ou dans les articles de la presse écrite (qui reprennent la même information dans le titre, le sous-titre et le premier paragraphe). Dans un roman, elle est, le plus souvent, à éviter tout comme la variante (plus subtile) qu’est l’accroche qui détruit le suspense. « Il ne le sait pas encore, mais Martin sortira déçu de son rendez-vous chez le notaire. »

Connaître à l’avance le résultat d’une action ou d’une situation ne donne généralement pas l’envie de se faire raconter le déroulement de celle-ci. Dîtes-vous que pour savoir le résultat, le lecteur doit le mériter, et lire l’aventure tout comme le héros doit la vivre.

Bien sûr, une bonne accroche doit caractériser, mais elle ne doit pas nécessairement vendre le punch, aussi petit soit-il. Par exemple, un personnage ne s’écrira pas « C’est une cible ! » si la phrase descriptive qui précède est : « Des pierres blanches et rouges forment une cible sur le mur de la taverne. » Soit l’information passe dans la description, soit elle est gardée pour marquer l’étonnement du personnage dans le dialogue. Pour placer, tout de même, une accroche, il faut décrire sans nommer : « Des pierres blanches et rouges forment trois cercles concentriques sur le mur de la taverne. » Il est aussi possible d’éviter la répétition en enlevant le dialogue et en ajoutant simplement à la description : « Margot n’en croit pas ses yeux. »

Le lecteur aime être surpris. Alors, même si certains indices de l’information (ou de l’action) à venir doivent être fournis, annoncer ces informations en toutes lettres peut rapidement devenir lassant.



Caroline



lundi 1 juillet 2013

Dissimuler un élément pour mieux surprendre


            Pour que l’intérêt du lecteur demeure élevé et qu’il poursuive sa lecture, il faut pouvoir le distraire, l’intéresser ou, à tout le moins, piquer sa curiosité. L’objectif sera plus facilement atteint si l’histoire lui réserve quelques rebondissements et des surprises bien dosées.

             Ainsi, il peut s’avérer intéressant (voire fort utile) de dissimuler à l’intention du lecteur un élément important pour ensuite le révéler à un moment crucial du récit, notamment un moment où le dévoilement de cet élément vient changer les rapports de force entre les personnages. Rappelons par contre certains points de réflexion concernant la dissimulation d’éléments importants puisque, après tout, on ne veut pas que cet élément, lorsqu’il sera enfin mentionné, semble sortir de nulle part tel un lapin bondissant hors du chapeau d’un magicien!

On se questionnera d’abord à savoir s’il est pertinent d’ajouter ici et là dans le récit quelques indices ou détails qui rendront ce nouvel élément plausible lorsqu’il sera dévoilé, qui viendront l’appuyer ou l’expliquer. À titre d’exemple, si votre personnage a un tatouage singulier qui lui confère un certain pouvoir qu’il ne souhaite pas dévoiler (mais qui finira par être révélé), il peut être intéressant d’ajouter aux scènes précédentes des indications montrant que le personnage tente de le cacher sous un vêtement, ou une scène où on sera surpris de sa pudeur à se déshabiller devant autrui, etc.

Un autre point important est de bien préparer l’arrivée de cet élément dans l’histoire, c’est-à-dire qu’on prendra le temps de l’expliquer lorsqu’il sera divulgué. Pour revenir à mon exemple ci-dessus, on développera la raison de ce tatouage spécial, on expliquera comment et pourquoi le personnage l’a acquis.

Enfin, on s’arrangera pour que ce nouvel élément serve ou soit mentionné dans la suite du récit, pas seulement dans la scène où il est découvert. Autrement, ça donnera l’impression que l’élément n’a été utile qu’à dénouer la situation en question et la qualité de l’intrigue s’en trouvera appauvrie. 

En conclusion, bien que les rebondissements et les surprises soient des clés pour maintenir l’intérêt du lecteur, on voudra, en tant qu’auteur, que l’ensemble des éléments de l’intrigue s’emboîtent, comme les différentes pièces d’un casse-tête, pour que l’histoire forme un tout cohérent.

Karine