lundi 20 mars 2017

Type de séquences d'action (11)

La tentation :
C'est une mise à l'épreuve, une offre d'enfreindre une règle légale, morale, sociétale, familiale : un interdit. Cet interdit peut venir du personnage lui-même ou de la société dans laquelle il évolue.

Le personnage tenté vit un dilemme. On lui fait miroiter le côté plaisant d'une transgression, comme si la balance coût-bénéfice était lestée pour faire croire au net avantage des bénéfices. Un personnage peut céder plus ou moins facilement à la tentation en fonction de ses capacités de contrôle sur lui-même.


Un personnage peut être tenté par :
— un objet,
— une personne,
— plus de pouvoir,
— moins de responsabilités,
— une action,
— de l'argent,
— des vacances,
— l'effacement d'une faute,
— un privilège,
— etc.


La tentation (si elle est acceptée par le personnage) est une opportunité de changer le cours de l'intrigue, de créer des conflits, d' explorer le côté sombre du personnage, de faire évoluer le personnage (s'il veut corriger les conséquences d'avoir céder à la tentation), etc.


lundi 6 mars 2017

Type d'interrelations (7)

Le parasitage :
C'est une relation où un personnage donne et l'autre reçoit. C'est toujours le même qui donne, c'est toujours le même qui reçoit. Une relation de parasitage peut être de courte durée : un personnage prend tout ce qu'il peut avant de disparaître. Elle peut aussi être de longue durée : le personnage prend en petites quantités, mais régulièrement. On pourrait aussi parler de parasitage nomade (même victime à long-terme) ou sédentaire (succession de différentes victimes).


Un personnage-parasite peut prendre :
— du temps,
— de l'argent,
— de l'espace,
— des objets,
— de l'estime personnelle,
— du pouvoir,
— etc.


Il peut aussi :
— porter atteinte à l'intégrité de sa victime,
— utiliser l'autre comme bouc émissaire, comme alibi ou comme complice involontaire,
— isoler l'autre de son entourage,
— user de manipulation ou de menaces,
— etc.


Que le parasitage soit motivé par la paresse, la vengeance, l'égocentrisme ou autre, il s'agit toujours d'une relation inégale, malsaine.


lundi 20 février 2017

La logique large

La logique large représente la vue d'ensemble du récit.
Elle place les éléments de façon à laisser une impression générale au lecteur ou en l'amenant vers une conclusion ou un message particulier. 
Elle s'apparente au raisonnement logique ou à une démonstration: prémisses, arguments, conclusion. Elle résume l'intention de l'auteur. 


Schéma :
Les prémisses sont les personnages, le contexte et le point de vue. Les règles de base de la vraisemblance sont inclues dans le contexte. 

On considère comme prémisses les éléments à partir desquels se fait la démonstration. Des personnages différents, un contexte différents, un point de vue différent et toute la démonstration est changée. On peut arriver à la même conclusion, mais pas par le même chemin. On peut aussi tout simplement arriver à une conclusion différente. Par exemple, si le message est que le crime ne paie pas. Du point de vue du policier ou de la victime, le message sera rendu par l'arrestation du criminel. Alors que du point de vue du criminel, la démonstration se fera à l'aide des complications qui apparaîtront dans la vie du criminel (par exemple, ne pas pouvoir dépenser l'argent volé pour ne pas attirer l'attention, ne plus pouvoir communiquer avec son entourage s'il devient un suspect et doit se cacher, etc.)


Les arguments sont la psychologie des personnages, les interactions, les actions, les décisions, les réactions, les dialogues, les évènements et les descriptions.

Les arguments découlent des prémisses. Ils en sont la mise en actions. Ils testent des hypothèses qui seront réfutées (par des retournements de situation, des pièges ou des échecs) ou confirmées par l'avancement de la résolution de la quête.


La conclusion regroupe les conséquences finales et les conclusions des personnages sur ce qu'ils ont appris ou sur ce qui s'est passé.



Les intrigues principale et secondaires quant à elles servent de démonstration pour l'impression générale, le message ou la conclusion que l'auteur veut présenter au lecteur.


Il est possible de rapprocher la logique large du schéma narratif, comme sur le schéma, mais c'est juste pour donner une approximation de la démonstration logique. Le recoupement n'est pas parfait, par exemple, un personnage est toujours une prémisse, même s'il n'apparaît pas dans la situation initiale.

Dans la logique large large, on s'assure que chaque moment-clé de l'histoire est présent, qu'il se trouve au bon emplacement pour créer le meilleur effet et qu'il s'imbrique parfaitement dans le récit.





lundi 13 février 2017

Type psychologique de personnages (14)

La généralisation hâtive :
Un personnage sujet à la généralisation hâtive tire constamment des règles universelles d'un seul fait (ou de très peu de faits). Il raisonne en ligne droite comme si sa pensée portait des œillères. Il est donc à la fois très facile de le convaincre et très difficile de le déconvaincre. Pour arriver au deuxième résultat, il faut que la démonstration soit magistrale, évidente et vienne vraiment le chercher émotivement.

Le personnage sujet à la généralisation hâtive :
— est naïf,
— est entêté,
— est très influencé par les premières impressions,
— n'aime pas que ses idées soient remises en question,
— a une mémoire sélective et une interprétation personnelle des choses qui lui permet de ne pas remettre en question ce qu'il a généralisé,
— admet difficilement les nuances, les exceptions et les cas particuliers,
— ne comprend pas les points de vue différents du sien,
— a une vision simpliste des gens et des situations : c'est soit bien, soit mal, il n'y a rien entre les deux,
— croit que le monde est simple,
— a beaucoup de préjugés et est sensible aux clichés et aux stéréotypes,
— etc.


Le personnage sujet à la généralisation hâtive peut bien sûr évoluer et développer son jugement, mais le choc doit être très important et déstabilisant pour provoquer ce changement ou bien il lui faudra toute une série de chocs. Il est beaucoup plus simple pour lui d'échanger une généralisation hâtive pour une autre.



lundi 6 février 2017

Type d'interrelations (6)

La solidarité :
C'est une relation basée sur un objectif commun. Les personnages acceptent de joindre leurs forces par addition ou par complémentarité. L'objectif peut être celui d'un seul personnage ou celui de l'ensemble des personnages.


Elle peut :
— être le résultat d'un objectif commun,
— venir d'un sentiment d'importance envers un autre personnage,
— être l'expression d'une valeur personnelle,
— être l'expression d'une identité commune,
— être intéressée (avec l'espoir d'en tirer un avantage personnel),
— être désintéressée,
— être l'expression d'un besoin (par exemple, rencontrer des gens, se sentir utile, avoir du pouvoir, etc.),
— être imposée (par un parent, une loi, un prérequis, etc.),
— être temporaire ou permanente,
— être détournée au profit d'un personnage,
— être indispensable à la réussite d'un objectif,
— être plus ou moins facile à établir et à maintenir entre les personnages,
— etc.


Dans une relation de solidarité, l'objectif (large) est commun, mais les motivations des personnages, elles, peuvent être très diversifiées.

Même leurs attentes peuvent varier. Leurs attentes à propos :
— de la définition exacte de l'objectif,
— de l'échéancier de l'objectif.
— des conséquences de l'objectif,
— de la manière d'atteindre leur but,
— de la manière d'organiser leurs efforts,
— de l'attribution des rôles et des responsabilités,
— etc.


La solidarité est autant une relation de collectivité que d'individualité. Plus l'objectif vient chercher les personnages dans leurs sentiments, plus leurs vraies personnalités se révéleront et s’entrechoqueront.



lundi 30 janvier 2017

La logique linéaire

La logique linéaire est celle de l'évolution dans le temps. Elle s'attarde sur un élément particulier et s'assure qu'il reste cohérent d'un bout à l'autre du texte. Par exemple, on pourrait parler de la logique linéaire d'un personnage, d'un lieu ou d'un objet, d'une règle de vraisemblance, d'une interrelation, etc.

Ça ne signifie pas qu'un élément ne peut pas changer ou évoluer, mais s'il le fait cela doit être fait de façon logique et présenté au lecteur pour qu'il accepte le changement (par exemple, une pièce en désordre qui a été rangée) ou qu'il le valide (par exemple en comprenant les raisons pour lesquelles un personnage pardonne à un autre personnage).

La non-contradiction des informations données et la cohérence de l'évolution des éléments est très importante pour construire la vraisemblance d'un récit.


Alors, on fait attention à :
— conserver les caractéristiques des objets, des personnages, des lieux, etc.
— présenter ou mentionner les évolutions et les changements s'il y en a,


Un moyen facile de garder le fil de la logique linéaire :

Faire des fiches descriptives des différents éléments du récit :
— personnages, lieux, objets significatifs,

mais, aussi selon le type d'intrigue :
— indices (roman policier), coutumes (récit de voyage), etc.


Voir aussi



lundi 23 janvier 2017

Type psychologique de personnages 13

Le baratineur :
Certains le considéreront comme un menteur ou un hypocrite, mais pas lui. Son approche de la vérité le dédouane de tous conflits avec sa conscience. En effet, le baratineur n'admet pas la prédominance de la vérité comme valeur. Il n'admet même pas qu'il existe « Une Vérité ». Selon lui, la vérité est relative et il appartient à chacun d'établir ce qu'il veut croire comme vérité. D'une certaine façon, il confond la vérité avec la croyance : ce que chacun croit devient la vérité et c'est tout.

Il est maître dans l'art d'utiliser le langage. Il tient à avoir raison et à convaincre les autres d'embarquer dans sa vision de la vérité. Il ne communique pas avec la raison, mais avec l'émotion. Selon lui, s'il réussit à faire ressentir de la peur à son auditoire, la peur devient réelle, vraie, vérité peu importe qu'elle provienne de faits vérifiés (ou vérifiables), de sa pure imagination ou de son talent dans le maniement des mots.

Un bon baratineur peut être très difficile à contrer, car il conditionne son auditoire à penser par émotions plutôt que par faits, statistiques, études, etc. Une émotion vécue se comprend en une fraction de seconde alors qu'il faut faire un effort et analyser les preuves rationnelles pour les comprendre. Un temps de réflexion que le baratineur ne laisse pas à son auditoire.

Quelques caractéristiques courantes d'un personnage baratineur, il :
— parle facilement, beaucoup et plus fort que les autres,
— a un tempérament de leader,
— a un vocabulaire plus étendu que la moyenne,
— maîtrise les connotations,
— s'y connaît en psychologie,
— aime jouer sur la peur,
— n'a aucun problème de conscience,
— n'est réceptif à aucun argument rationnel,
— peut détourner n'importe quel argument en sa faveur,
— maximise les incohérences chez les autres, mais minimise celles de son discours,
— balaie « sous le tapis » tout ce qui ne fait pas son affaire plutôt que de le prendre en considération dans ses réflexions,
— se (sur)valorise par sa capacité à influencer les autres (surtout les foules),
— etc.


Le baratineur aime parler, surtout si c'est pour avoir raison. Pour lui, peu importe les conséquences, peu importe les détracteurs, tant qu'il a un bassin d'auditeurs qui croient qu'il a raison et qui le considèrent comme important, il est heureux. Et, comme pour lui, l'émotion l'emporte sur le reste : il croit que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.